Chagrins

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Le poisson dans son assiette semblait le narguer. Il y avait à peine touché et jouait plus avec sa fourchette qu'il ne mangeait. Il semblait être pourtant très appétissant. Le problème était que Non seulement Cherif n'avait pas d'appétit mais en plus il voulait éviter de lever les yeux pour ne pas avoir à faire face aux visages qui l'entouraient.

Il était à table avec sa mère, Anta, Nafi et ses deux fils Moussé et Malick. il sentait le regard résigné de sa mère se poser sur lui et supposai que juste après il se tournait vers ses sœurs.

En apprenant l'attaque de son père, il avait pris le premier avion pour rentrer au Senegal. Heureusement, maintenant ce dernier était hors de danger et avait même eu l'autorisation de rentrer à la maison à condition qu'une infirmière reste à disposition pour s'occuper de lui. A l'heure actuelle, il était dans sa chambre et dormait.

Puisqu'on leur avait dit qu'il avait besoin d'un repos total et qu'on devait lui épargner toute source de stresse, tout le monde faisait semblant que tout allait bien devant lui alors qu'en réalité, rien n'allait, absolument rien du tout.

- Cherif, ça se passe bien au boulot?

Sa mère essayait de briser le silence.

- Oui répondit il,

il fut obligé de lever les yeux et de la regarder, Une extrême fatigue et une lassitude profonde se lisait sur ses traits.

-Nous avons gagné un grand projet ici au Sénégal et d'ici le mois prochain nous allons commencer à travailler dessus.

Le matin même Arame l'avais appellé pour lui annoncer la bonne nouvelle. Il eu honte de constater qu'il n'avait joué aucun rôle dans cette victoire.

- Et toi Anta poursuivit elle tu t'en sort pour tes cours?

- Mwai répondit cette dernière sans même lever ses yeux de son portable qu'elle manipulait depuis qu'ils étaient là. Je n'ai pas faim je peux y aller?

-Tu as deja échoué l'année dernière rajouta sa mère tu sais ce qui t'arrivera non si tu redouble encore une fois.

-Oui je sais je serai renvoyée je peux y aller maintenant?

- Oui vas y!

Avant même qu'elle ne finisse sa phrase, Anta s'était déjà levée et s'éloignait vers les escaliers.
Elle s'était coupée les cheveux à la garçonne et arborait un percing sur son nez.

Quand Cherif était rentré, elle s'était contentée de lui jetter un regard noir en s'éloignant et depuis lors, elle ne lui adressait la parole que quand leur père était là. D'ailleurs elle n'adressait la parole à absolument personne. Il avait été très choqué d'apprendre qu'elle avait redoublé, elle qui avait toujours fait parti des premiers de sa classe.

- Et toi Nafi comment çava? Tu as des nouvelles de Pape?

- Papa va venir nous voir? Demanda Malick, 4 ans, en levant vers eux un visage plein d'espoir.

- Papa ne viendra pas répondit son frère Moussé. Du haut de ses 09 ans, il avait tout le temps la mine renfrognée. papa ne viendra pas puisque maman l'empêche de venir.

Malick commença à pleurer et Moussé sauta de la chaise avant de se diriger vers la terasse. Le son aigüe de la voie de Malick devenait insupportable, Nafi n'arrivait pas à le calmer, au contraire, le petit hurlait de plus belles quand elle essayait.

- Tu veux bien le faire taire lui dit Cherif mais la voix du petit masqua la sienne donc dépité il cria

- LA FERMÉ SAL MOME.

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