Chapitre 8

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-Oh mon Dieu ! S'écria James. Je vais chercher de l'aide et toi tu essaies d'ouvrir la porte, rajouta-t-il en direction d'Aaron, avant de sortir en courant vers la salle la plus proche.

Aaron ne parvenait plus à bouger. Tous ses sens étaient figés à la vue de cette petite flaque de sang qui s'épaississait sous la porte.Le dos appuyé contre le mur, le jeune homme essayait de reculer, sans pour autant en être capable. Si seulement il pouvait traverser ce mur, disparaître de l'autre côté, échapper à tout ça... 

Aaron pouvait bien faire le malin, ce qu'il ne manquait jamais de faire devant ses amis, mais il n'en était pas moins sensible. Et la vue de ce sang le paralysait totalement.

Pourtant, il fallait qu'il fasse quelque chose. Il devait bouger. Ce sang provenait forcément de quelqu'un. Quelqu'un qui souffrait sûrement en ce moment même.

Lina.

Le jeune homme sortit enfin de son immobilité pour se jeter sur la porte de la cabine, essayant à tout prix de la sortir de ses gonds, l'air d'un forcené s'acharnant sur sa victime.

-Ne t'inquiète pas Lina, je vais te sortir de là, ça va aller ! Murmurait-il plus pour lui-même que pour la jeune fille, en tirant de toute la force de ses maigres bras.

Il n'avait jamais fait beaucoup d'exercices physiques et possédait naturellement une belle silhouette. Il ne se compliquait donc pas la vie à faire des heures d'entraînements intensifs et son sport préféré était la finition du pot de nutella devant sa télé.

Malgré tout, en ce moment même, il aurait aimé échanger ses muscles contre ceux bien sculptés de James, travail d'années et d'années d'athlétisme, qui lui auraient permis de la sortir facilement.

Cependant, après de durs efforts, il réussit finalement à ouvrir la porte de la cabine.

Il lui sembla percevoir au loin la voix de son ami, mêlée à celle d'un professeur dont il ne pouvait distinguer l'identité. Mais il ne les entendait pas.

C'était trop tard.

Aaron s'agenouilla lentement aux côtés de Lina. Il tendit lentement la main vers son visage pâle comme la mort avant d'être vivement écarté par Madame Vins qui le mit aussitôt dehors en claquant violemment la porte des toilettes des filles.

Mais c'était trop tard. Il avait vu.

C'était trop tard.


LinaWhere stories live. Discover now