Chapitre 11

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A peine mis dehors, Aaron se vit prendre en interrogatoire par son ami James qui l'attendait de pied ferme devant la porte :

-Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? Elle va bien ?

Le jeune homme le fixait d'un regard empressé et plein d'espoir. Il ignorait tout.

C'est peut être mieux comme ça, aurait voulu lui souffler Aaron.

Mais il ne le pouvait pas. Il répondit donc simplement, le regard vide :

-C'est grave. Va chercher Farm et dit lui d'appeler les secours.

James courut aussitôt vers l'escalier et se rua à l'étage supérieur, sans poser de questions supplémentaires.

Aaron, quand à lui, descendit mécaniquement jusqu'au portail du lycée, l'escalada et sortit de l'établissement, dénué de toute expression ou sentiment.

James entra sans frapper dans la salle, faisant sursauter tous le monde, et se dirigea tout de suite vers madame Farm :

-Madame, il faut que vous veniez immédiatement c'est très urgent ! Mme Vins est avec Lina et elle ne va pas bien du tout. Il faut appeler les secours.

Eleanor se leva aussitôt, à présent paniquée, demandant des explications dans le grand brouhaha qui s'était formé dans la classe, proposant son aide et son portable.

L'enseignante sortit précipitamment de la classe avec James et Eleanor sur les talons.

Une fois dehors, la professeur d'anglais prit le téléphone de l'adolescente et appela les secours en leur demandant d'être là le plus rapidement possible, puis envoya le jeune homme les accueillir au portail.

Elle se dirigea alors vers les toilettes où elle put voir sa collègue, assise par terre, portant quelque chose sur ses deux bras que la femme ne pouvait distinguer.

-Oh mon dieu ! Ce n'est pas vrai !

C'était Eleanor qui avait crié. Penchée sur son amie, elle avait cependant les yeux fixés sur la professeur de maths. Ou plutôt sur les deux bébés que celle-ci tenaient contre elle d'un geste protecteur.

Madame Farm s'agenouilla à son tour à terre, observant les minuscules choses roses et fripées couvertes de sang que tenait Madame Vins.

Choquée, elle posa cependant la question qu'elles se posaient toutes :

-Mais...Comment est-ce possible ?

Personne ne put lui répondre.

Eleanor regardait son amie sans dire mot. On dit souvent qu'en état de choc, on ne parvient plus à réfléchir, à penser, ni même à ressentir une quelconque émotion autre que la paralysie. C'était exactement ce que la jeune fille ressentait en même temps : une peur incontrôlable qui la paralysait sur place.

C'était Josette qui la fixait à présent :

-Ce sont des jumeaux, annonça-t-elle en échangeant un hochement de tête avec sa collègue.

La prof d'anglais comprit aussitôt ce qu'impliquait cette situation : il allait falloir prévenir les parents de Lina.

Et Madame Farm n'avait aucune envie de s'en charger...

LinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant