sang

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Je vais répondre ici à une question qui m'a été posée. Je me suis interrogée dans la journée, et après avoir relu mes textes, je me suis rendue compte que je n'ai pas vraiment développé ce point et que ça pouvait prêter à confusion.

Dans le précédent chapitre, la réaction de Harry à la conversation avec Drago peut sembler rapide, puisqu'une seule phrase suffit à le "libérer" plus ou moins de sa culpabilité.

Ce n'est pas tout à fait comme ça en réalité puisque depuis que Harry est dans le monde magique, à chaque fois qu'il s'accuse de ce qui ne va pas, ses proches et ses amis lui assurent qu'il n'est coupable en rien. Cependant la culpabilité est ancrée en lui, et il refuse de voir les choses autrement.

La phrase de Drago en soi n'est pas différente de ce qu'il a déjà entendu. La seule chose qui change c'est que cette fois, il est forcé de se mettre à la place de celui qui rassure son fils, et le parallèle entre les deux permet de lui faire comprendre ce que tout le monde lui disait depuis le début.

Ainsi, ce n'est pas parce que c'est Drago - même si son avis compte beaucoup depuis qu'ils se sont retrouvés compte tenu de leur relation de proximité - mais plus parce que le Serpentard l'oblige à changer de point de vue.

J'espère que ce point est plus clair ;)

Bonne lecture !

Lorsque que le professeur Malefoy était venu le prévenir que son père voulait le voir, Albus avait hoché sagement la tête en silence.
Drago avait pincé les lèvres, se retenant de lui parler directement de ce que Scorpius lui avait avoué. Maintenant qu'il savait ce qu'il devait regarder, il voyait la tristesse au fond des yeux verts d'Albus, les mêmes yeux que son père. Avec une sorte de joie mauvaise, Drago pensa que le petit garçon n'avait rien reçu de Ginny Weasley. Il semblait être la copie conforme de Harry Potter, aussi bien au niveau physique qu'au niveau de son caractère.

Il avait souri au meilleur ami de son fils, et lui avait pressé l'épaule avant de se pencher un peu pour le regarder droit dans les yeux, avec sérieux.
- Albus. Si jamais tu avais besoin de parler, quel qu'en soit le sujet, la porte de mon bureau t'es ouverte, d'accord ? Je ne te jugerai jamais, quoi que tu puisses me dire.
Le jeune garçon leva les yeux vers son directeur de maison, et l'observa un long moment en silence. Puis, gravement il hocha la tête.
- Merci professeur.

Drago hésita de nouveau avant de lui ébouriffer gentiment les cheveux.
- Va voir ton père maintenant. Et rassure toi, tu n'as rien fait de mal.
Albus eut un mince sourire qui n'atteignit pas ses yeux avant de quitter la salle commune des Serpentard sans un mot de plus.

Le garçon avait été jusqu'aux appartements de son père d'un bon pas et il s'était immobilisé devant la porte, hésitant. Bien que le professeur Malefoy lui ait assuré qu'il n'avait rien fait de mal, il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter.
Les choses dans sa famille étaient subitement devenues très compliquées. Depuis son entrée à Poudlard, depuis sa répartition à Serpentard.
Et maintenant, ses parents divorçaient.

Avec un soupir triste, il frappa à la porte de son père, résigné.
Lorsque Harry ouvrit la porte, le père et le fils se dévisagèrent un long moment, puis Harry eut un sourire tendre et attira son fils dans ses bras.

Le Sauveur sentit la crispation de son fils, et il soupira en fermant la porte derrière eux. Il entraîna le garçon dans son salon, et le poussa doucement à s'asseoir dans un fauteuil.
- Albus...
- Je suis désolé papa. Vraiment désolé.
Harry fronça les sourcils, perplexe.
- De quoi ? Qu'est-ce-que tu veux dire ?

Des larmes plein les yeux, Albus évita soigneusement le regard de son père.
- Et bien je sais que c'est à cause de moi, ce qui se passe avec Maman. Le divorce. Si tu n'étais pas venu à Poudlard pour moi...
Horrifié, Harry regarda son fils en pleurs, alors qu'il se rendait responsable d'une situation qui le dépassait.
- Ce n'est pas de ta faute mon grand.
- Mais...
- Albus. Tu es ma chair et mon sang. Mon fils. Je ne te mentirais pas. Les choses n'allaient pas avec ta mère depuis longtemps, mais... Mais j'étais trop pris par mon travail pour avoir l'énergie de m'en occuper. J'étais un peu lâche je crois.
- Mais tu aimais ton travail !
- Pas tant que ça. J'étais juste coincé. Tu te souviens quand tu étais petit et que tu disais que tu voulais être astronaute pour aller sur la Lune ?

Albus fronça les sourcils, et hocha lentement la tête.
- Mais c'était un rêve de bébé ça ! C'était quand tu as voulu qu'on aille à l'école moldue.
- Oui. Et bien, c'est comme si d'un coup, tout le monde t'obligeait à vouloir être astronaute. J'ai dit que je voulais être Auror la première fois que j'en ai rencontré, ils étaient là pour me protéger. Et suite à ça, tout le monde m'a poussé dans cette voie, comme si c'était le seul travail que je pouvais faire.
- Mais tu es le Sauveur ! Tu aurais pu décider autrement ! Faire ce que tu voulais.

Harry laissa échapper un rire désabusé en attirant son fils sur ses genoux pour le serrer contre lui.
- Ce n'est pas parce que je suis célèbre que je suis libre, Albus. Le monde magique avait les yeux fixés sur moi, au final, et je n'ai voulu décevoir personne.
Albus semblait avoir oublié sa tristesse pour écouter son père fasciné.
- Tu voulais faire quoi alors ? Professeur ?
- Je l'ignore. Avec la guerre, je n'ai jamais pris le temps d'y penser. Je... Je pensais que j'allais mourir, alors ça me semblait loin. Et puis, il y a eu la dernière bataille, la mort de Voldemort et j'étais vivant.
Son fils fronça les sourcils, et Harry se laissa aller en arrière dans son fauteuil.
- Tu te demandes probablement pour quelle raison je n'ai pas... choisi à ce moment hein ?
Timidement, le petit garçon hocha la tête.
- J'étais fatigué. Épuisé de me battre. Ta mère... elle était furieuse quand j'ai voulu témoigner pour Malefoy et elle exigeait que je sois Auror. J'ai juste choisi mes batailles. C'était un faible prix à payer.
- J'aime bien le professeur Malefoy.

Harry gloussa et ébouriffa les cheveux de son fils.
- J'ai cru comprendre. Il est devenu quelqu'un de bien, finalement. Et tu t'es choisi un très bon ami.
Ils restèrent silencieux un long moment, juste profitant de la présence l'un de l'autre. Lorsque Harry sentit son fils totalement détendu dans ses bras, il le serra un peu plus contre lui.
- Albus. Tu n'es responsable en rien de la situation. Ni de mon changement de travail, ni des disputes avec ton frère, ni du divorce avec ta mère.

Albus hocha la tête en soupirant.
- Mais mamy Molly, qu'est ce qu'elle va dire ?
- Mamy Molly comprendra. Comme tous tes oncles et tantes. Quoi qu'en dise ta mère, aucun Weasley n'a dit la moindre chose que tu sois à Serpentard. C'est le choixpeau qui a décidé, et il a estimé que tu serais le mieux dans cette maison. La guerre est terminée depuis longtemps. Tu as vu toi-même ton oncle Ron et ta tante Hermione bavarder avec Drago Malefoy. Ron a même dit que Scorpius était un chouette garçon.
Albus gloussa visiblement ravi.
- Vraiment ?
- Vraiment. Molly t'aime très fort Albus. Tu es son petit fils, et jamais rien ne changera ça.

Le silence retomba, agréable. Albus somnolait contre son père, profitant de cet instant père-fils qui le rassurait et effaçait toutes ses craintes et ses insécurités. Sans bouger de l'enceinte des bras de son père, le garçon finit par poser la question qui lui tenait à cœur.
- Mais papa, tu es heureux maintenant ?
Harry le serra un peu plus contre lui.
- Oui Albus. Oui, je suis heureux.

Famille recomposéeOnde histórias criam vida. Descubra agora