Chapitre 9 : Ivy

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Du sang. Du sang. Du sang. La seule image qu'il me reste en tête c'est la marque que ma tête amochée à laisser sur le carrelage clair.

Allongée dans un lit, je fixe le plafond m'efforçant de ne pas pleurer. Diane m'a gentiment accueilli chez elle en attendant que la situation se tasse a-t-elle précisé. Elle m'a proposé de la nourriture et à boire, j'ai poliment décliné ses offres, incapable d'avaler quoi que ce soit.

Je me tourne sur le côté, grimaçant quand mes côtes blessées touchent la couette. Je parviens difficilement à me redresser, je sais que Diane a dit que je devais l'appeler dès que je voulais bouger mais je ne veux pas non plus trop profiter de sa charité.

J'avance petit pas par petit pas reprenant à chaque fois mon souffle entre chacun d'eux. Les mains sur mes côtés douloureux, je tente de ne pas hurler mais un son aigu sort de ma bouche lorsque je vois mon reflet dans le miroir.

Diane accourt, dans son pyjama, elle me dévisage et me demande silencieusement ce que je fais debout.

-Le sommeil Je n'ai pas sommeil, je finis enfin par articuler doucement.

-Je vais te chercher des anti-douleurs, dit-elle en me faisant signe de ne pas bouger.

Je m'affale sur le lit encore affectée par mon reflet dans le miroir. Ma joue est bleue, légèrement enflée et encore c'est ce qu'il y a de moins catastrophique sur mon visage. Je suis tentée de jeter un coup d'il à mon ventre mais j'y renonce de peur de faire une crise cardiaque. J'attends Diane avec impatience comme si chaque minute passée à attendre me rendait encore plus hystérique que je ne le suis déjà.

Elle revient un verre d'eau dans la main avec deux cachets, le regard plein de pitié.

-Ça va, je vous jure, je lui adresse ces quelques mots la regardant dans les yeux.

Ils sont d'un vert profond, Riley à quelques notes de vert dans ses yeux mais ils sont bien plus clairs.

-Riley... Je veux dire il est où ?

Elle arbore un air plus joyeux.

-Il va bien, me rassure-t-elle, sa chère petite amie est là pour la nuit

Je sais qu'il y a quelque chose qui cloche, elle me cache des infos importantes. Je suppose que si elle dit qu'il va bien c'est qu'il est rentré du poste de police ? Elle ne semble pas ravie de parler de Jeanne euh Jade comme de la petite amie de son fils.

-Vous ne semblez pas beaucoup l'apprécier, dis-je en avalant les cachets en prenant une gorgée deau.

-Je ne la porte pas dans mon cur c'est évident. Je vais t'épargner les détails de ce fait, je ne voudrais pas t'ennuyer avec les histoires d'un ado pourri gâté et d'une fille qui ne s'intéresse qu'au pognon et au sexe, ajoute-t-elle plus discrètement.

-En fait, j'aimerais davantage connaître votre famille. Je vis ici depuis des années et je sais fort bien que je ne suis pas un membre à part entière ici. Je ne souhaite guère le devenir, je ne pourrais vous demander une telle faveur l'accueil (aussi pourri qu'il a été) a déjà été quelque chose d'énorme et je vous (déteste de me traiter comme de la merde) remercie.

Ma lèvre est douloureuse mais je préfère parler que de me noyer dans mes pensées pour Riley. Mon courage me surprend. Je n'aurais jamais cru dire un jour de tels aveux. Il est clair que malgré ma présence dans cette famille, je suis comme un fantôme. Jusqu'ici cela me convenait, mais quand Riley ma regardé j'ai eu envie de m'intégrer.

-Notre accueil n'était pas digne de ce nom mais Roy est un bel enfoiré

Enfin quelqu'un qui voit les choses comme elles sont ! Durant un court instant j'en viens presque à trouver Diane, sympa. Sauf que, la seconde d'après, je me rappelle que malgré ses dires elle n'a jamais rien fait pour me rendre la vie plus simple.

Orpheline Tome 1 : Pour toujours et à jamais... Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ