Orpheline Tome 1 : Pour toujours et à jamais...

Chapitre 30 : Riley

Quand le regard d'Ivy croise le mien je sens comme un reproche énorme traverser ses yeux. Main dans la main avec Liz, une jolie rousse, qui pourtant ne m'attire pas plus que ça, je descends les escaliers. Ivy claque violemment la porte d'entrée et en dévalant les marches je la vois grimper dans la voiture de Thomas.

Mes pensées se mélangent, non il ne va pas squatter chez elle, c'est mon pote, il ne me ferait pas ça. Sauf... qu'il ne sait rien de cette histoire sordide entre Ivy et moi...

Au creux de mon estomac, une grosse boule d'appréhension se forme. Je me suis vengé de son rejet mais je pourrais bien le payer cher. Elle serait capable de coucher avec Thomas rien que pour me foutre les nerfs.... Elle est si... rancunière.

Liz ne lâche plus ma main bien que je tente de m'en défaire sous le regard méprisant de ma mère. Je bois une gorgée de bière pour oublier Ivy.

Elle, toujours elle...

Liz m'enlève mon pull en laissant son corps collé au mien bien que cela me déplaise. Mes mains glissent le long de son jean pour en trouver le bouton jusqu'à ce que je me rende compte que j'ai... Je... fais... une énorme connerie. Embrasser Liz n'était déjà pas bien malin même si c'était chouette mais de là à finir dans son lit, ou plutôt elle dans le mien c'est trop.

-Arrête Liz. Je ne veux pas.

Liz tire la tronche mais descend rapidement de mon torse me donnant ainsi une bouffée d'oxygène.

-Vas-y, t'es pas marrant ce soir Lefevre, dit-elle en claquant la porte derrière elle.

Je soupire. J'ai envie de dire que j'ai frôlé la catastrophe même si en soit je ne dois rien à personne. Surtout pas à Ivy. Je me suis évité à moi-même de faire un truc stupide que je finirais par regretter et de toute manière ce n'aurait pas été efficace car dans n'importe quelle circonstance, c'est Ivy qui occupe mon esprit.

En quelques jours, cette fille s'est immiscé en moi et depuis impossible de la dégager. En l'occurrence, elle n'a rien fait, j'ai fait une fixette tout seul sur cette fille.

Je me brosse les dents en matant ma tignasse dans le miroir. Dix-huit ans et toujours aussi con. Je n'ai absolument pas changé, j'ai envoyé boulet une nana qui se jette constamment à mes pieds alors qu'elle est carrément à mon goût, tout ça à cause de mon ego surdimensionné. En plus, je viens de foutre en l'air une occasion de prendre mon pied le jour de ma majorité... résultat, je suis tout seul comme un con en train de me reluquer dans le miroir avec du dentifrice tout autour de la bouche.

Je finis de me préparer pour le coucher puis j'attrape mon téléphone. Il est vrai qu'il y a environ une heure, j'ai mis une photo idiote en story Insta. Liz allongée sur mon lit avec son air coquin... Je m'apprête à l'effacer quand je suis attiré par l'icône d'Ivy.

Un putain de selfie d'elle et Thomas en train de se marrer sur son lit. Je pète un câble. Et dire qu'elle aurait pu faire cette photo avec moi ça me rend fou, elle me fait sortir de mes gongs. Finalement, je laisse la photo dans ma story.

Incapable de dormir, je sors faire un tour dans ma nouvelle voiture. Comment c'est relaxant de rouler seul, dans la nuit, contre le vent, les fenêtres grandes ouvertes. J'ai l'impression de prendre un grand bol d'air pour le moins frais.

Une chanson qui date passe à la radio et je fredonne en accélérant. J'ai complètement zappé de coller le A sur la Porsche, ce n'est pas plus mal, si on le voyait on me prendrait pour un abruti. Sorti du contexte, j'en suis un mais pas quand je roule.

Quand je rentre, ma mère ronfle légèrement sur le canapé sur lequel elle dort depuis maintenant un moment. Je devrais bouger mais il est hors de question que j'aille chez mon père et l'appartement est occupé. Je lui remonte la couverture jusqu'au cou et l'embrasse sur la joue. En passant par la cuisine, je bois un verre d'eau frais pour faire redescendre la pression dans ma boîte crânienne qui d'une minute à l'autre risque d'exploser. Entre les évènements de la soirée et le gala de demain, pour lequel je n'ai encore ni costume ni cavalière, c'est la galère.