Chapitre 27 : Ivy

11 4 2
                                    

Vendredi arrive à toute vitesse. Entre les cours et mon travail à la boutique de couture, j'ai à peine un peu de temps pour dormir...

Diane m'a téléphoné pour m'avertir qu'elle organisait une fête pour l'anniversaire de Riley, ce soir. Je lui ai alors répondu que j'avais beaucoup de travail et que je ne passerais sûrement pas mais elle a insisté alors elle m'a dit de venir si je voulais, la porte me serait toujours ouverte. Mardi, j'ai rapidement souhaité un bon anniversaire à Riley dans un texto où j'y ai mis peu d'entrain.

Le reste de mes journées étaient rythmées et j'ai beaucoup de travail pour la semaine prochaine, beaucoup de rattrapage pour pouvoir avoir l'occasion de présenter ma candidature au bac, bien que les profs ne soient pas favorables à cette idée. Je sais écrire correctement et bien parler français alors je ne vois pas pourquoi je n'y arriverais pas. Quoi qu'il en soit, je suis en période d'essai durant les trois prochains mois et c'est à la fin du trimestre que le conseil d'administration m'avertira du fait que je passe mon examen de fin d'année ou non.

Je marche à grandes enjambées sur le trottoir étroit qui mène jusqu'à l'appartement. Il fait toujours aussi froid et la nuit apparaît toujours aussi rapidement bien qu'on soit déjà pratiquement mi-janvier. Les gros flocons de neige s'écrasent sur mes cheveux que j'ai aujourd'hui frisés. Sans grands résultats, je me suis décidée à ne plus refaire ce type de coiffure. Il est bientôt dix-neuf heures, je vais tranquillement rentrer et me préparer à manger en commençant ma dissertation, quel casse-tête. Je ne comprends rien à la littérature française, Molière, Diderot leurs paroles sont incompréhensibles. Je crois que le pire reste la poésie, je trouve ça absurde d'avoir une telle idée. La poésie n'a rien de beau ni de charmeur c'est juste un ensemble de rimes qui parfois ne s'accordent même pas.

Je pénètre dans le studio, gelée et trempée de la tête aux pieds. Je m'enfile un plat de pâtes en lisant une demi-douzaine de fois le sujet. Je ne comprends pas un traître mot de cette phrase interminable. Je fais la vaisselle en réfléchissant à ce que veut bien pouvoir dire sur ce sujet. Une demi-heure que je cherche à comprendre cette satané disserte quand enfin je capte, grâce à internet.

Je commence à composer et je vois les minutes défiler sur l'horloge du four. Je déglutis rapidement me demandant si je ne devrais pas faire un saut chez Diane. Ma solitude me rend nerveuse et j'ai besoin de prendre l'air. C'est une bonne occasion de me vider la tête, cet exercice de français m'a rendu dingue.

Je me change rapidement. J'opte pour la robe rouge car c'est à peu près tout ce qu'il me reste de lavé. J'enfile des collants transparents teintées de noirs et mes boots habituels. Il faudrait d'ailleurs que je pense à m'acheter une paire de chaussures convenables pour le gala de demain soir. Je me tresse les cheveux pour qu'on ne remarque pas trop l'échec précédent.

J'attrape mon long manteau noir qui pend au crochet et je quitte mon domicile. La route s'annonce pénible avec le vent qui s'infiltre sous mon collant pour me glacer jusqu'aux os.

Après une bonne heure de marche je vois enfin le sommet de la colline et j'aperçois la lumière dans la maison de Diane. Il est vingt et une heure et si je ne me trompe pas, j'ai une heure de retard. Tant pis...

Une boule se forme dans ma gorge quand j'appuie sur la sonnette puis quand la porte s'ouvre milles papillons viennent se nicher au creux de mon ventre. Aussi ahurie que moi Riley me fixe avec des yeux globuleux prêts à sauter de leurs orbites. Je lui tends un petit cadeau soigneusement emballé avec une tissu bleu soyeux. Il sourit, perturbé.

-Je vais le poser avec les autres, merci.

Il s'écarte pour me laisser entrer les lèvres toujours entrouvertes. Je souris discrètement.

Orpheline Tome 1 : Pour toujours et à jamais... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant