Chapitre 12 : Riley

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Quand ma mère a annoncé que je partagerais l'unique chambre de la maison avec Ivy, j'ai bien cru que mon cur allait s'arrêter de battre.

Finalement ce n'est pas si terrible que ça Je suis juste allongé sur un matelas ridicule qui me fait mal au dos

-Bienvenu dans mon monde, me châtie Ivy.

Je soupire, vraiment nul sa blague. Elle n'a décidément aucun sens de l'humour. Je détourne le regard me concentrant sur le plafond de lambris.

-Ca me gêne de prendre son lit, annonce Ivy d'une petite voix.

-Tu permets que je dorme ? Et d'ailleurs c'est vis-à-vis de ma mère que tu devrais être gênée

Je l'entends souffler, quelle indiscrétion. J'ai du mal à la supporter en fait, depuis que je l'ai jetée. J'ai formé une carapace avec laquelle je me force à être méchant pour la faire fuir de mon esprit

L'avoir en permanence prêt de moi me rappelle que je rate de bons moments en sa compagnie. Peut-être qu'en essayant de la détester, je me sentirais moins moins mal.

-Je peux te poser une question ?

-Quoi encore ?

En temps normal, je hais les questions, venant d'elle c'est différent, mais ça ne va sûrement pas m'aider à la sortir de ma vie de l'entendre me parler.

-Pourquoi tu es venu ce matin ?

Parce que même si je ne veux pas l'admettre Bon sang tu me plais !

-Je n'en sais rien, bonne nuit, dis-je plus sèchement que je n'aurais voulu.

Elle éteint la loupiote sans me répondre. Je jette un rapide coup d'il en sa direction, elle me fait rire dans les fringues de ma mère.

Un pyjama rose avec un chat sur le haut, bien sûr trop grand Ça fait un moment que ma mère à laissé le 34 au placard, il n'empêche que la couleur s'accorde parfaitement avec le teint pâle dIvy.

Je m'endors rapidement sombrant dans un profond sommeil.

Bordel de merde ! Je me retourne plusieurs fois à la recherche d'une position confortable. Je devais être crevé, j'ai dormi trois heures sur ce foutu bout de mousse. Mon portable indique deux heures du matin, il y a quelques notifications et quelques messages, je zappe.

Ivy se retourne plusieurs fois avant d'ouvrir ses grands yeux gris et de me fixer avec.

-Oh putain, tu m'as fais flipper, dis-je quand je la remarque enfin.

-Tu fais quoi ? chuchote-t-elle.

J'ai envie de lui répondre un truc à deux balles parce que je suis en colère de dormir sur un inconfortable matelas mais je me contiens.

-En fait je n'ai pas plus sommeil désolé de t'avoir réveillée.

-En fait je ne dormais pas vraiment non plus avoue-t-elle d'une petite voix.

-Ce matelas est juste horrible, je lâche.

Elle rit. Même dans le noir, je vois son sourire illuminer son visage malgré les blessures qui le recouvrent.

-Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, je déclare.

-Ton lit te manque, mon matelas me manque murmure-t-elle.

Je ne peux m'empêcher de rire. Comment un truc pareil peut lui manquer ?

-Ce n'est absolument pas drôle, j'aime mon matelas et franchement en y réfléchissant il est confortable, prétend-t-elle.

-On peut procéder à un échange si ça te chante, je plaisante.

Elle me reluque comme si je venais de lui offrir le cadeau du siècle.

-Sérieux ? demande-t-elle.

J'allume la lampe de chevet. Une belle tignasse blonde fait son apparition derrière laquelle Ivy tente de dissimuler sa joie.

-Incroyablement...

-Unique ?

-Jolie, je pense à haute voix.

Elle me pousse du matelas et se glisse rapidement sous les draps, un rictus aux coins des lèvres.

Je m'incruste difficilement dans le lit. Les draps sont froids presque gelés.

-T'es en hypothermie en fait, blague-je.

-T'es en chaleur en fait, elle reformule ma phrase, c'est à se demander qui est attiré par l'autre, énonce la petite blonde.

Elle n'en rate pas une. Elle me lance un pic que je prends comme un pieux en plein cur. Attention Ivy, ne crie pas victoire trop vite, tu pourrais tomber sous mon charme

Je m'apprête à répliquer mais elle a déjà fermé les yeux, sans doute déjà dans un autre monde je pose mes yeux un long instant sur elle, me demandant si je ne passe pas à côté dune occasion en or. Rapidement Jade refait surface dans mon esprit, elle est prioritaire. Cela me rassure et me déçois à la fois. Je ferme les yeux à mon tour en éteignant la lumière.

-Debout marmotte.

Ivy est à genoux devant le lit, elle me regarde intensément. J'examine son visage, elle semble aller mieux.

Elle retire les draps laissant mon corps vêtu d'un simple boxer à sa vue.

-Oups, dit-elle en serrant la mâchoire.

Quelque chose me dit qu'elle l'a fait exprès mais je me convins du contraire, je suis parano. Ou en train de tomber amoureux.

Je chasse cette pensée de mon esprit. Je me couvre les partis, ne faudrait pas qu'elle me matte de trop près, Jade seule en a le droit.

-Ta mère est allée chercher des habits chez ton père, affirme-t-elle.

-J'aurais pu très bien y aller, dis-je dun ton neutre en enfilant le jean qu'Ivy me tend.

-Tu as eu la main lourde

-Autant que lui

-Il est amoché

-Il l'a sérieusement cherché Mais il va s'en remettre, dis-je aussi platonique que possible.

Elle ne dit plus rien alors je me retourne. Ivy est allongé sur le lit, son pull remonté, ses côtes encore bleues. Elle les scrute comme si c'était un uvre dart. J'ai envie de chercher mon carnet et de la dessiner, la maintenant sur le champ.

-C'est captivant tu ne trouves pas ?

Je fais genre je n'ai pas bien entendu parce que j'étais concentré sur autre chose alors qu'en réalité j'étais en train de la mater.

-Les différentes couleurs, le dégradé de bleu, violet, vert, jaune C'est impressionnant, annonce-t-elle en sasseyant pour me montrer.

Je scrute à mon tour sa blessure, c'est marrant la façon dont elle a de transformer le négatif en positif.

-J'ai faim pas toi ?

-Euh si, si, je réponds pris au dépourvu par ses mains, plaquées vers le dos qui me poussent vers la sortie de la chambre.

Je ris à une de ses blagues qu'elle me fait dans les escaliers puis dans l'élan je la tire par le bras. La surprise est de taille quand nous arrivons en bas

Ma mère, précédée de Jade qui nous reluquent comme si nous sortions droit d'une autre planète

Aie

-Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? demande Jade en tirant une tronche qui montre sa bonne humeur

Ivy tente de dégager sa main toujours prise au piège dans la mienne. Je m'y oppose, refusant de couper le lien si fort qui nous unis.

Les trois femmes aussi surprises les unes que les autres me regardent, complètement perdues.

Orpheline Tome 1 : Pour toujours et à jamais... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant