Belle comme l'espoir.

17 4 6
                                    

C'est décidé !

Les murs blancs et neutres de leur appartement sont d'un ennui mortel et d'une tristesse froide. Il est temps de changer cela ! Kiera désire de la couleur, des étincelles, de la lumière... Peindre ses murs aux mille teintes de l'arc-en-ciel. Elle veut changer les choses.

Et c'est sous le regard un poil sceptique d'Aerdna, sur un pur coup de tête, qu'elle tire sur le tapis tous les pots de peintures qui se cachaient dans le minuscule placard à balais. Du bleu, du vert, du beige, du gris et même du doré. La fille de l'hiver ne sait même plus à quelle occasion elle a acheté tous ces pots...

Désormais, armée d'un rouleau de peinture, Kiera peint. Elle colore la porte du salon dans un vert clair, un vert vivifiant, le vert de l'espoir. À côté d'elle, la belle muette hésite. Elle balance. Mais elle abdique. La voilà qui s'empare à son tour d'un pinceau pour venir faire les coins, dans un dégradé un peu plus foncé.

Puis, après la porte, vient le tour du cadre de la fenêtre, puis du mur sur lequel sont suspendues leurs étagères. Après le vert, c'est le rouge, puis le bleu qui vient répandre ses douces vagues sur le plâtre.

De la peinture, Kiera en a partout. Sur les doigts, aux creux des coudes, dans le cou, sur la joue, sur le front, dans les cheveux, sur les vêtements... Kiera s'est transformée en œuvre d'art à elle toute seule. Une toile de vie, de joie et de rire.

Et toutes ses couleurs, toute sa joie se reflètent dans le regard tendre d'Aerdna. Son amour gonfle dans son cœur, comme une vague de douceur. Son amour gonfle et en cet instant, plus rien ne compte hormis le bonheur. Le bonheur et la jeune albinos qui la toise, un rouleau de peinture à la main, paraissant être une créature venue d'un tout autre monde, une fée de l'hiver échappée d'un conte oublié...

« T'es belle ! » parvient à lui murmurer la belle muette, dans un souffle, presque un râle informe, désarticulé, entrecoupé et inaudible.

Mais Kiera l'entend. Avec le cœur.

« T'es belle comme l'espoir ! »

Et Kiera sourit, et Kiera rougit.

Alors, le blanc laisse place aux pétales de roses écarlates, les couleurs du cœur viennent tâcher l'immaculé monde... et les éclaboussures de peintures s'étendent sur le mur d'ivoire, transformant le nacre en arc-en-ciel.

Et tandis qu'au dehors, la neige fond, que l'hiver tire son ultime révérence, Kiera attire à elle Aerdna pour l'embrasser et déposer sur ses lèvres, au bord de son cœur, mille autres couleurs, mille autre tâches de peintures... Tâche de bonheur. 

~

C'est ainsi que commence cet ultime cycle de Mondial... La fin approche ^^

MondialWhere stories live. Discover now