chapitre 28

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En fin de soirée, mon otage vient s'assoir à côté de moi, complètement torchée. Moi, je me suis juste pris un petit verre de je ne sais plus quel alcool et je l'ai regardé danser toute la soirée, comme un pervers. La vérité, c'est que son corps est tellement beau que des envies malsaines me traversent l'esprit alors je me contente du minimum, c'est à dire la mater. Je jette un coup d'œil à mon verre et finis par le boire d'une traite.

- On y va, j'annonce alors à Syllana.

- Oh nonnn s'il te plaît !! s'écrit-elle, bourrée.

- Non, t'es déjà complètement saoule, c'est mieux de rentrer.

Depuis quand c'est moi qui suis reasonable maintenant ? Je me serais bien tapé une des stripes-teaseuses.

- Mais pourquoi ? se plaint-elle.

- Parce que la perruque blonde te va pas.

Elle me dévisage et un sourire provocant se dessine sur les lèvres.

- Ah ouais ? Tu préférerais que je l'enlève ? Y'a pas que ça que je peux enlever tu sais...

- Tu vas la fermer putain ?

On sort et allons jusqu'à ma voiture. Une fois dedans, j'attache bien Syllana. Je m'installe derrière le volant et nous ramène à notre lieu de résidence. Une fois à l'intérieur, elle enlève sa perruque et commence à enlever sa robe.

- Qu'est ce que tu fous bordel ?? je demande en détournant le regard pour éviter de lui sauter dessus.

- J'ai extrêmement chauuud ! se plaint-elle.

J'ai le malheur de me tourner vers elle, chose que je n'aurai pas dû faire puisqu'elle est maintenant en sous-vêtements. Putain de bordel de merde qu'elle est sexy. Dirigé par mes pulsions, je la plaque contre un mur et d'une main, agrippe ses deux poignets que je remonte au dessus de sa tête. Sa respiration est haletante. Elle me regarde dans les yeux, ce que je fais également. De ma main libre, je viens replacer une de ses mèches de cheveux puis mon index descend le long de son cou, ce qui la fait frémir. Mon doigt s'arrête sur une mini cicatrice, que je n'avais encore jamais remarqué.

- Qu'est ce que c'est ? je demande.

Elle détourne le regard et ignore ma question. Je m'éloigne d'elle.

- Je t'ai posé une question.

Je me souviens qu'elle en a une beaucoup plus grande dans son dos.

- Je... on m'a fait du mal, dit-elle, son regard se perdant dans le vide.

- Qui t'a fait du mal ?

Là, je repense aux infos que j'avais lu sur elle.

- C'est ton oncle ?

Si je me souviens bien, il avait été jugé et elle avait pleuré mais je ne sais pas pourquoi. Elle hoche lentement la tête. Elle part s'assoir sur le lit. Je reste debout en face d'elle.

- Je ne sais pas si c'est le bon moment, ni même pourquoi, mais j'ai besoin d'en parler, de me confier.

Je hoche la tête, l'insinuant à continuer.

- Quand j'étais petite, j'étais plutôt proche de mon oncle, je ne réalisais pas que c'était plus que de l'amour familial qu'il éprouvait à mon égard. Le... le jour de mes six ans, il m'a dit de le suivre, qu'il avait une surprise pour moi. Alors je l'ai suivi, et il m'a violé pour la première fois.

Une larme coule le long de sa joue. Elle évite mon regard.

- Et ça a continué pendant les années qui ont suivis. Il me disait que je devais le dire à personne, que sinon on me rejetterait, et je le croyais. Puis une fois, lors d'un cours d'éducation sexuelle, quand je devais avoir onze ou douze ans, j'ai appris ce qu'était le consentement, et le viol. J'ai rapidement fait le lien. Mais je n'osais pas le dénoncer. Je me disais qu'il m'aimait, et que si je lui en parlais peut-être qu'il arrêterait alors c'est ce que j'ai fait, sauf qu'au lieu d'arrêter, il a encore plus continué en me disant que c'était mal de l'accuser de quelque chose comme ça. J'ai enfin osé en parler à mes quatorze ans, après qu'il m'ait attaché à un poteau en bois contre lequel je me suis débattue à mort, c'est de là que vient ma cicatrice dans le dos. Au départ, mes parents ne me croyaient pas puis ils lui ont tendu un piège pour s'assurer que ce que je disais était vrai et... il est tombé dedans. Il s'est fait juger deux ans plus-tard. C'était la première fois que je le revoyais depuis et j'ai énormément pleuré ce jour-là. Suite à ça, ma grand-mère, ne supportant pas de savoir ce que son propre fils avait fait, elle a décidé de mettre fin à ses jours.

Franchement, je reste sans voix. Je ne pensais pas qu'elle ait déjà eu à surmonté des trucs aussi dures dans sa vie.

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant