chapitre 10

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Aujourd'hui, ça fait deux jours que je n'ai pas vu Sohan, et tant mieux. Sauf que ça m'a laissé du temps pour réfléchir à un plan d'évasion. Après tout, il est un homme, donc je vais faire genre que j'ai envie de coucher avec lui et quand il baissera sa garde je l'assommerai avec une paire de chaussure que j'ai caché sous les draps. Tient, en parlant du loup, le voilà qui franchit ma porte, m'apportant un plateau repas.

- Pourquoi des fois c'est toi et des fois c'est quelqu'un d'autre qui m'apporte à manger ? je demande.

Il hausse les épaules et pause le plateau sur la table basse.

- Ça va mieux ? demande-t-il en me désignant mon bleu sur la joue.

J'hausse les épaules à mon tour.

- Ça fait moins mal.

Il s'apprête à repartir mais je cours jusqu'à lui et me glisse entre lui et la porte. Nos corps se touchent presque et je ne peux pas reculer.

- Qu'est-ce que tu fous ? demande-t-il.

Je le regarde droit dans les yeux et me mords la lèvre. Comprenant mes intentions, il n'attend pas une seconde et me soulève du sol de manière bestiale. Mes jambes s'enroulent autour de sa taille et mon dos est plaqué contre la porte. Il embrasse fougueusement mon cou que je penche en arrière. Mes mains passent dans ses cheveux et d'un signe de tête, je lui fais signe de nous emmener sur le lit. Il m'y emmène et une fois allongé dessus, je me mets à califourchon sur lui et de mes mains, je caresse son torse. Il ferme les yeux et je profite de ce moment d'inattention pour glisser une main sous le lit et attrape une chaussure. Remarquant que j'ai arrêté de le toucher, il ouvre les yeux mais c'est trop tard pour lui, il se la prend en plein visage. Je me dépêche de descendre de son corps, puis du lit et prends mes jambes à mon cou. Je sors de la chambre et cours le plus vite possible. Le truc, c'est que je l'entends courir derrière moi. J'essaye de trouver une cachette mais pendant ce temps, il en profite pour me rattraper et avant que je n'arrive à repartir, il m'attrape par les cheveux et me cogne la tête contre le mur. Et là, trou noir.

*****

Je me réveille avec un horrible mal de crâne. J'ouvre les yeux et le premier truc que je remarque, c'est que je ne suis pas dans la chambre dans laquelle je suis habituellement. Le deuxième truc que je remarque, c'est la chaîne qui attache mon poignet. En observant autour de moi, je remarque une pièce sombre sans fenêtre avec un lit simple à quelques mètres de moi que je pense pouvoir atteindre. Qu'est-ce que je fais là ?

- On ne me prend par pour un con.

Une voix me fait sursauter. Je me retourne et...

- Sohan.

- On ne me prend pas pour un con, répète-t-il.

Et là, je me souviens. Mince, je n'ai pas réussi à m'enfuir. Je le dévisage et remarque une légère cicatrice en haut de son crâne, mais rien de bien méchant. En parlant de crâne, le mien me fait encore souffrir.

- Qu'est-ce que tu m'as fait ? je demande en portant une main à ma tête.

- Je t'ai empêche de t'enfuir.

- Tu m'as cogné la tête ?

- Contre un mur.

- Mais t'es...

- Énervé contre toi ? Oui. Tu m'as frappé avec une putain de pompe. Tu pensais vraiment que ça allait me faire du mal ? Tu me vexes là.

- Pourquoi je suis ici ?

- Être ici, c'est ta punition. Tu m'as manqué de respect alors tu en payes les conséquences. Tu sortiras de là dans deux jours. Enfin, si tu es sage. Oh, et puis évite de m'allumer, il se pourrait bien que ça ne marche plus la prochaine fois.

Je soupire tandis qu'il s'en va. J'ai l'impression d'être un lion en cage. En faite, c'est un peu ce que je suis. Cette grande villa est ma cage. Impossible de m'enfuir, je suis encore plus surveillée que La Joconde dans le musée du Louvres, en France. Il n'y a pas de miroir alors impossible de voir l'état de l'endroit où il m'a cogné. Étant donné que je n'ai rien d'autre à faire, je m'allonge sur le lit et ferme les yeux. Cette douleur au crâne ne veut pas partir et c'est vraiment désagréable.

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant