chapitre 34

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Ce soir, pour la dernière soirée qu'on passe ici, je propose à Syllana qu'on retourne dans la petite boîte dans laquelle on est allé il y a plusieurs jours. Elle accepte évidemment. On s'habille comme la dernière fois, et y allons. Une fois à l'intérieur, on va se poser à la table dans le fond qu'on a déjà pris la dernière fois qu'on est venu. J'ai l'impression qu'il y a encore moins de monde que l'autre jour. Je nous commande deux verres et puis on va sur la piste de danse.

- Maintenant qu'on est ami, on peut danser en toute amitié, dit Syllana.

- Si tu le dis.

Je me prends au jeu et commence à la faire tourner puis à enchaîner quelques pas. Je me débrouille pas mal. Tout va donc pour le mieux jusqu'à ce qu'une musique de slow retentisse. Je tends ma main à Syllana de manière exagérée. Elle secoue la tête.

- On est amis, me rappelle-t-elle.

- Et alors ? J'ai quand même le droit de t'inviter à danser, en toute amitié bien sûr, je fais en reprenant ses mots.

Elle hésite mais finit par poser sa main dans la mienne. Je la colle à moi et on commence à bouger en rythme avec la musique, c'est à dire plutôt doucement. C'est alors que machinalement, elle pose sa tête contre mon torse. Je ne comprends pas pourquoi ça me fait de l'effet. Je devrais m'en battre les couilles. Ça ne va pas. Je secoue la tête et décide de profiter du moment.

Quand la musique se finit, on retourne s'assoir. Syllana me regarde, ou plutôt me fixe.

- Les meufs peuvent bien se plaindre des vieux pervers qui les fixent, toi t'es pas mieux, je me plains.

Elle se marre puis prend une gorgée de ce qu'il y a dans son verre avant de dire :

- C'est bien comme ça.

- Comme quoi ?

- Comme ça. On peut passer une soirée ensemble sans s'embrouiller. Être ami est une bonne chose.

Si elle continue à dire qu'on est amis je vais vraiment finir par lui en coller une. Je marmonne un « ouais » quasiment inaudible.

- Noël c'est dans moins d'une semaine, soupire-t-elle. Mes parents n'auront sûrement pas le cœur de le fêter.

Soudain, elle redresse la tête d'un coup.

- Tu pourrais me laisser leur écrire ?

- Non.

- S'il te plaît Sohan !

- J'ai dit non.

- Mais je...

- Putain mais c'est quoi que tu comprends pas bordel j'ai dit non point y'a pas de discussion ! je crie en frappant du poing sur la table.

Elle sursaute et me regarde. Puis, baissant la tête, elle murmure :

- Tu peux pas comprendre de toute façon toi tes parents personne te prive de les voir.

Putain, elle a dit la chose de trop. Plus qu'énervé, je me lève. Elle prend peur tandis que je m'approche d'elle. Étant donné qu'on est dans un coin éloigné, personne ne peut ni nous voir, ni nous entendre. J'agrippe sa nuque avant de baisser ma tête à son niveau.

- Tu te rends vraiment pas compte de ce que tu viens de dire.

J'ai envi de la buter putain ! Je suis presque enragé à ce moment-là. Elle tremble comme une feuille mais là, ça ne m'attendrit même pas. Je la relève, la tenant toujours par la nuque et nous fait sortir. Une fois sur le mini-parking, où il n'y a personne, je laisse ma rage exploser. Je la plaque contre un mur de la boîte et frappe juste à côté de sa tête. Elle sursaute encore.

- Excuse-toi immédiatement si tu veux pas que j'te refasse le portrait ! je crie toujours.

Tremblante, elle essaye quand même de le dire.

- Pa... par...

- Plus vite que ça ! je lance en re frappant juste à côté de sa tête à nouveau.

Elle arrive à peine à parler et ça m'agace plus qu'autre chose.

- Par... don...

Je rapproche mon visage du sien.

- Tu sais où ils sont mes parents ?? Aux ciels ! Ils sont morts devant moi ! Je les ai vu se faire tuer bordel et toi t'oses... t'oses me dire ça !

Je n'arrive pas à contrôler ma rage.

- Excuse m... moi... reprend-t-elle.

À ce moment-là, j'ai juste une envie, c'est de la laisser crever de froid ici mais malheureusement je n'ai pas le choix, je dois la ramener avec moi, c'est mon otage.

- Tes histoires d'amitié tu te les mets là où j'pense. Toi et moi on sera jamais amis ! je lance durement, l'attrapant par le bras pour la ramener dans la voiture.

Putain, quelle soirée de merde.

otageWhere stories live. Discover now