Chapitre 12

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LANA

Trop anxieuse à l'idée de revoir Sam, j'ai eu un mal fou à trouver le sommeil cette nuit. Et lorsque j'y suis enfin parvenue, mon téléphone s'est mis à sonner plusieurs fois. Craignant qu'il ne s'agisse d'une urgence, j'ai fini par répondre la bouche pâteuse.

Personne ne parlait et je n'entendais qu'une respiration hachée au bout du fil.

J'ai alors raccroché en vitesse et refermé les yeux avant qu'il ne se remette à sonner une seconde fois. Cette fois encore, personne ne parlait, il n'y avait que ce simple écho d'une respiration qui résonnait à mon oreille. À la quatrième tentative, j'ai tout simplement cessé de répondre.

Je me suis alors mise à penser qu'il pouvait s'agir de lui. Avant de me rappeler qu'il ne pouvait plus rien me faire. J'ai alors refermé les yeux, l'esprit plus tranquille et dans l'espoir de m'endormir à nouveau. Seulement cette fois-ci ce n'était plus une sonnerie qui résonnait dans mon appartement mais le vibreur de mon portable m'indiquant l'arrivée de plusieurs messages.

[J'ai hâte de te voir demain.]

[J'attends cette journée avec impatience.]

[Tu me manques Lana.]

Le numéro ne m'était pas connu mais aux vus des messages, sans nul doute qu'il devait s'agir de Sam. J'ai alors reposé mon téléphone sur la table de chevet et n'ai fait que me retourner dans mon lit jusqu'à épuisement.

Lorsque je suis enfin parvenue à me rendormir, mon sommeil a été une nouvelle fois troublé. Mais non pas par des appels ou des messages mais par mes cauchemars.

Je l'ai revu. Comme chaque nuit.

J'étais comme une nouvelle fois paralysée. J'étais de nouveau emprisonnée. Et j'ai sans cesse cette impression de ne plus pouvoir respirer.

J'étouffe.

J'agonise silencieusement.

Il revient sans cesse me hanter et ne me laisse jamais de répit.

Ils reviennent eux aussi.

Glop. Glop. Glop.

Le bruit des gouttes d'eau qui tombent contre le béton froid et humide résonne au fond de cette cave. Mes membres sont lourds et je parviens avec difficulté à me relever. J'ai encore les muscles endoloris de dormir sur le sol dur depuis maintenant... 20 ? ou 23 jours ? Peut-être est-ce plus. J'ai perdu le compte. À mon arrivée, je marquais d'un trait le mur derrière moi pour chaque jour qui passait. Puis j'ai perdu espoir et j'ai cessé de le faire. Personne ne viendra me chercher.

Glop. Glop. Glop. 

La répétition incessante de l'eau qui coule le long des tuyaux pour venir percuter le sol va finir par me rendre dingue !

Peut-être le suis-je déjà ?

- Au...secours...

Ma voix n'est qu'un faible murmure. Je tape frénétiquement contre les parois de la tuyauterie mais le manque de force m'oblige à laisser retomber mon bras faiblement.

Cela fait maintenant des semaines que je répète inlassablement les mêmes gestes. J'aimerai pleurer. Mais je suis à bout de force et j'ai tellement soif que je n'en suis même plus capable.

J'en viens parfois à me demander si je ne préférerai pas mourir. Je pense que oui. J'en suis même de plus en plus sûr. Ce serait plus facile. Moins douloureux. Je pourrai alors partir et ne plus être dans cet endroit sombre et humide.

Hell's Sky : Menace InvisibleWhere stories live. Discover now