Hell's Sky : Menace Invisible

Faire face aux sentiments

KYLE

Le nez perdu dans les cheveux de Lana, j'hume avec engouement son doux parfum et ferme les yeux lorsque les notes de vanille atteignent enfin mes narines.

- Ça va aller maintenant. Tout ira bien, je te le promets, lui répété-je dans un murmure faisant écho au silence de la pièce.

Tandis que mon cœur tambourine au rythme de ses sanglots, je me surprends à remercier le tout puissant de m'avoir permis de garder près de moi la jeune femme dans mes bras.
Pourtant, je n'ai jamais été un fervent croyant. Lorsqu'on flirte avec le pêché, on en vient à en oublier tous ces concepts de dualité. Le bien/le mal, l'enfer/le paradis, ce ne sont pour moi qu'un moyen de soumission à l'autorité. Et quand ta vie ne se résume qu'à côtoyer le crime et l'illégalité, cette notion même devient abstraite.

En réalité, j'ai fait le choix de mettre tout ça de côté. Sans doute par peur de ce que cela pourrait impliquer, car cela m'obligerait à toujours y penser. Déjà peu à l'aise avec le présent sur terre, comment pourrai-je m'inquiéter de l'avenir que me réserve l'enfer ?
Parce que, si l'enfer existe bel et bien, alors c'est certain, j'y siègerai en tant que seigneur.

C'est pourquoi je me contente pour le moment de ce que j'ai ici-bas. Lana.

Alors que cette dernière semble enfin s'être calmée, je l'attrape délicatement par dessous les cuisses et l'entraîne jusqu'à la chambre. Tout naturellement, elle vient se lover contre moi et passe rapidement ses bras autour de mon cou.
Légère comme une plume, elle se laisse guider, telle une poupée, tandis que je la retiens fermement dans l'espoir qu'elle ne puisse plus jamais m'échapper. Maintenant que je l'ai contre moi, il est hors de question qu'elle me file entre les doigts.

Alors que seuls mes pas résonnent entre les murs de son appartement, j'ai l'impression que nous ne faisons plus qu'un. C'est étrange et déroutant. Pourtant, à cet instant, j'ai l'intime conviction que, peut importe où elle ira, je serai toujours là.

Tandis que je la dépose délicatement sur le matelas froid, Lana se laisse glisser doucement avant de se redresser légèrement pour prendre appui contre le cadre de lit. M'observant silencieusement par dessous ses longs cils, elle se met à cligner des yeux à plusieurs reprises, sans doute dans le but d'en chasser les larmes qui tentent de s'en échapper. La honte semble parcourir ses iris et, très vite, elle détourne ses yeux bleu pour les poser sur ses mains. Ne sachant que faire, elle se met alors nerveusement à triturer le bas de son t-shirt, comme elle le fait si souvent par moments. Avec un pincement au cœur, je m'empresse de retenir ses gestes et l'intime silencieusement d'arrêter de se torturer.

Je ne la jugerai pas. Comment le pourrai-je ? Avec tous les crimes que j'ai commis, j'ai fais bien pire au cours de ma vie.

Elle pense peut-être faire aveu de faiblesse ? Mais si l'un d'entre nous est faible, alors je crois bien que c'est moi.