Aimer pour avancer (Professeur X Élève)

Chapitre 21

Avec hâte, j'essuyais la vaisselle propre, tentant d'ignorer les regards insistant de Tom. Depuis la soirée, personne n'avait osé confronter l'autre sur les événements passés. Je n'étais pas en colère, ne pouvant même pas imaginer détester un homme aussi gentil que lui. Son attitude avait été inappropriée, mais je ne voulais pas mettre fin à notre amitié, même après cela.

D'un courage inhabituel, je m'avançai vers lui une fois seuls dans la boutique..

— Le patron n'est pas là aujourd'hui. Tu penses qu'on a une chance de partir plus tôt ?

— Tu me parles à moi ? me questionna-t-il après avoir scruté la pièce des yeux, pensant y trouver un autre interlocuteur.

— À qui d'autre ? On est tout seul ici.

De soulagement, il s'effondra sur le comptoir avant d'enfouir sa tête entre ses bras

— Ça fait des jours que je stresse comme un fou en pensant à cette journée et finalement, tu me parles normalement. Merci mon Dieu.

— Tu pensais que je ne voudrais plus t'adresser la parole ?

— Je sais que ce n'est pas une excuse mais j'avais bu alors je suis incapable de dire tout ce que je t'ai dit ou fait. Je me souviens juste t'avoir pris dans mes bras et tu t'es mise à pleurer avant de partir en courant. Je voulais te rattraper pour m'excuser mais je ne t'ai pas retrouvé dehors. Je ne sais pas pourquoi je t'ai mis dans cet état-là, mais je suis vraiment désolé, je te le jure.

Les quelques clients rentrés durant son long monologue tendirent l'oreille dans notre direction. Sans contexte, on pourrait croire à une histoire sordide, ce que je voulais absolument éviter.

— Tom, tu n'as rien fait. le calmais-je en lui prenant la main. Je n'allais pas bien et ton contact m'a mis mal sur le moment, c'est tout. Si tu veux te faire pardonner, invite-moi à boire un verre pour que nous en discutions calmement, en tant qu'amis. le rassurais-je en omettant volontairement notre baiser pour ne pas le mettre davantage mal à l'aise.

Nos mains toujours collées, il s'avança pour m'étreindre avant de stopper son geste.

— Merci Elise. J'ai de la chance de t'avoir.

Les doigts glissant sur mon clavier, je fixais avec attention mon écran d'ordinateur. Attentive, je cherchais désespérément la bonne idée, celle qui me sortirait de cette situation si douloureuse.

— Tu veux aller au cinéma ? C'est vrai que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas fait une sortie du genre.

Surprise, je cachais avec ma main mon écran à Emma. Je ne voulais aucune méprise, pour le moment, ce n'était pas elle que je cherchais à convaincre de m'accompagner voir un film.

— J'ai envie d'aller voir quelques rediffusions de film, mais je ne sais pas si ça pourrait t'intéresser. Si je te parle du film "La mouche" de Cronenberg ?

Avec dégoût, elle secoua sa tête en grimaçant.

— J'oubliais tes goûts précis en matière de cinéma, ce sera sans moi.

Avec détermination, je continuais alors ma recherche. Malgré la promesse que je lui avais faite, je ne pouvais me résoudre à tout oublier. Je ne voulais pas lâcher l'idée que dans d'autres circonstances, nous aurions pu nous fréquenter, peut-être même nous aimer. J'étais bien trop attiré par le goût de ses lèvres pour abandonner si près du but. Je voulais désespérément croire à un avenir à deux, alors pour cela, tous les coups étaient permis.