Aimer pour avancer (Professeur X Élève)

Chapitre 27

En route vers l'appartement d'Evans, je n'arrivais toujours pas à y croire. Au fil de mes pas, je sentais des tremblements me gagner. Je n'avais pas prévu que ça se passe comme ça, ça n'aurait jamais dû se passer comme ça.

Face à sa porte, je toquai timidement, le son produit par mes doigts en étant presque inaudible. Il m'ouvrit tout de même la porte quelques secondes plus tard, un sourire des plus sincères aux lèvres. Il déposa un léger baiser sur mon front.

— Le repas est presque prêt. Je me suis donné, j'espère que tu vas aimer.

Impassible, aucun mot ne sortait de ma bouche. Je me contentais de rester figé, debout, face à lui.

— Elise, qu'est-ce qui se passe ?

Il me saisit délicatement le bras pour m'inciter à rentrer dans l'appartement. Un semblant de larme commençait à me mouiller les yeux pendant que ma bouche ne pouvait prononcer le moindre mot. Démunie, il me prit dans ses bras avec force. Ses mains s'enroulaient autour de mon dos, alors que sa tête se glissa dans mon cou.

— Dis-moi ce que tu as. S'il te plaît.

Je me dégageais de son étreinte pour pouvoir le regarder dans les yeux. Je voulais voir ce vert puissant pendant que je lui annoncerais la nouvelle.

— J'ai été acceptée.

Il fronça les sourcils, interloqué.

— Acceptée ? Je ne comprends pas, de quoi tu parles ?

Une première larme coula sur ma joue. L'émotion était trop forte.

— L'école de cinéma dont tu m'avais parlé, j'ai postulé et j'ai été acceptée.

Il resta inerte quelques secondes avant de m'adresser un sourire éclatant.

— Mais c'est incroyable ! Je ne sais pas quoi dire, je suis tellement fière de toi. Tu vas pouvoir faire du cinéma, tu te rends compte ?

Les larmes coulèrent à une vitesse folle sur ma joue, ne pouvant plus contrôler mon chagrin. Je saisis timidement la manche de son pull pour me rapprocher de lui.

— Je ne sais pas ce que je dois faire, je suis perdu.

Je m'étais promis de ne plus pleurer devant lui, mais là, c'était trop. J'avais enfin réussi à me construire mon paradis, pourquoi tout devait s'écrouler si vite.

— Mais qu'est-ce que tu racontes enfin, tu vas y aller, c'est évident. Si tu as une chance d'y aller, fonce. Qu'est-ce qui te retient ici de toute façon ?

Un silence gagna la pièce avant qu'un soupir ne sorte de sa bouche. Il avait compris.

— Non, on s'en fiche de moi. Tu as clairement l'opportunité de ta vie, je t'en prie ne la laisse pas filer et déménage à Paris. Lyon n'est qu'à quelques heures en train à peine.

Je m'engouffrais dans ses bras, tentant de contrôler mes pleurs.

— Non, je ne peux pas. Pas maintenant. Je peux attendre, je ne suis pas à une année près.

Je l'entendais marmonner. Je savais très bien que je le mettais dans une situation complexe, mais il était hors de question que je parte maintenant. Pas après tout ce que j'avais construit avec lui.

— Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as d'avoir été acceptée. Ce n'est pas dit que ce sera la même chose l'année prochaine.

— Mais si je pars, on...