Chapitre 25

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— Je ne te crois pas ! Comment tu as pu lui dire ça ?

Des larmes perlant ses yeux, il tentait de reprendre son souffle après s'être esclaffé.

— J'ai pas mal regretté, mais bon, sur le moment, je n'ai pas pu m'en empêcher.

Son sourire s'intensifia, gagnant presque l'entièreté de ses joues. Rien ne me rendait plus heureuse que de le voir ainsi en ma compagnie.

— Je n'ai pas vu le temps passé avec ton histoire et la nuit est déjà tombée. Tu ne dois pas fermer le café ?

Les yeux posés sur l'horloge murale, je pris conscience de l'heure plus que tardive qu'il était. Le café devait être fermé depuis plus d'une heure, mais je n'avais fait que repousser le moment de notre séparation. Dans un élan de générosité habituelle, il m'aida à ranger les quelques chaises déplacées au fil de la journée. Malgré la précision de ses gestes, son regard ne voulait pas se détacher de moi, me suivant à chacun de mes pas.

— Comme l'année dernière, c'est le jour de Noël et on se retrouve ici. Tu as prévu quelque chose ce soir ?

Sa question me fit frissonner de bonheur, n'osant moi-même pas la lui poser depuis plusieurs jours déjà.

— Je suis seule comme l'année dernière. Et toi ?

— Je serai seul aussi.

Un silence s'installa dans la pièce, mettant en exergue le paradoxe de la situation. Je rêvais de passer ce jour symbolique à ses côtés, mais était-ce à moi de poser l'ultime question ?

— Est-ce que tu veux....

Il me coupa la parole au même moment

— Tu veux venir passer Noël chez moi ce soir ?

Le silence se transforma en éclats de rire quelques secondes après nos demandes respectives. Nous ressemblions à deux gamins.

— Avec plaisir.

Le café rangé, il m'amena pour la seconde fois dans son appartement qui avait marqué le début de quelque chose d'intense. Son lit avait amené les prémices d'une luxure aussi délicieuse que dangereuse. Il était bien plus que cela pour moi, mais je ne pouvais pourtant effacer les souvenirs des doigts dans ma chair à chaque regard posé sur lui. Nous n'avions plus rien fait depuis la dernière fois, un temps qui me semblait bien trop long en vue de mes envies. Finalement, peut-être était-ce ça le véritable amour, la ligne fine entre l'admiration et le désir.

Étendues sur son canapé crème, nous ne pouvions nous lâcher du regard, dévorant des boîtes entières de chocolat en débattant de nos derniers films vues. Je pouvais désormais anticiper toutes ses réactions, sachant quoi dire pour le faire rire ou l'agacer.

Prise dans cette ambiance pleine de complicité, je me rapprochais de lui pour coller mon épaule contre la sienne. Ma peau ne me réclamait qu'une seule chose, le contact avec sa chair. Avec fluidité, je saisis ses doigts pour les poser contre ma poitrine, prête à exploser sous l'impulsion de mon cœur. Un moment brûlant qui créa pourtant une atmosphère glaciale.

— Qu'est-ce que tu fais ? me questionna-t-il d'un ton sec en s'enfonçant dans le canapé pour s'éloigner de moi.

— Je voulais simplement me rapprocher de toi. Excuse-moi.

— S'il te plait, ne fais plus ça.

Mon excitation laissa place à des remords violents, froissant mon estomac sous le coup du stress.

Aimer pour avancer (Professeur X Élève)Kde žijí příběhy. Začni objevovat