Chapitre 29

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Accroupis sur le sol, je tentais, avec fatigue, de trier l'ensemble de mes affaires. Toute ma vie était éparpillée sur le plancher. Dans exactement trois jours, je devrais dire au revoir à ce petit cocon que je m'étais si difficilement créé.

Tout en accélérant le rythme en vue de l'heure qui défilait, je tombai nez à nez avec mes cours de l'année. Maintenant plus d'un mois que j'avais arrêté la fac, ne voyant plus l'intérêt de continuer à perdre de temps dans un cursus désormais abandonné. Avec un soulagement sans nom, je déchirai un tas de feuilles avant de les balancer à la poubelle. Tout ça était enfin terminé.

Sous un énième vêtement en boule, je retrouvais enfin mon téléphone perdu depuis plusieurs heures déjà. Une fois entre les mains, j'écarquillais les yeux en voyant le nombre de notifications. Une dizaine d'appels manquées d'Evans me firent paniquer, me laissant penser à un terrible accident. Manquant de trébucher, j'enfilais mes chaussures, mon téléphone déjà collé à mon oreille en essayant de l'appeler. Sur le point de partir, j'ouvris la porte et je le vis, le poing levé, prêt à toquer. Ses cheveux étaient en bataille alors que des gouttes de transpiration perlaient son front. Avait-il couru dans les escaliers de l'immeuble pour haleter de la sorte ?

— Je viens de voir tous tes appels manqués. Est ce qu'il s'est passé quelque chose ?

Dans un impact violent, il colla sa bouche contre la mienne, poussant mon corps contre le mur du couloir. Ses mains me saisirent les cheveux, inclinant ma tête pour intensifier ce baiser déjà si langoureux. Mes mains contre son torse, je le poussai avec force pour me dégager de son étreinte.

— Tu es fou, on est dans le couloir, on pourrait nous...

Il me saisit une deuxième fois la tête pour m'embrasser toujours si passionnément, ses mains se baladant sur l'ensemble de mon corps. Ne pouvant le raisonner, je l'entrainais dans l'appartement avant de fermer la porte. Adossée à cette dernière, je voulais hurler, tant le stress de nous faire prendre avait été grand.

— Ça ne va pas de faire ça en plein milieu du couloir ? Et si quelqu'un de la fac passait par là ?

Sans prêter attention à ma remarque moralisatrice, il m'enlaça de toutes ses forces. Je n'avais jamais senti autant de passion de sa part, comme s'il avait l'occasion d'être lui-même pour la première fois.

— Je m'en fous qu'on me voit maintenant, ça n'a plus d'importance.

— Même si je pars, tu pourrais mettre en danger ton poste ici l'année prochaine.

Il saisit ma tête entre ses deux grandes paumes, me regardant avec un désir brûlant.

— Ça n'a plus d'importance je te dis. J'ai été acceptée dans la fac parisienne dont je t'avais parlé. La personne qui avait été choisie a changé d'avis au dernier moment. Je commence en octobre prochain.

Le sol semblait s'écrouler sous mes pieds, tant mon cerveau n'arrivait pas à concevoir l'information qu'il venait d'entendre. Il allait venir à Paris avec moi ?

— Tu es sûr de toi ? Tu vas déménager toi aussi, c'est vrai ?

Me poussant sur le lit, il vint immédiatement se positionner au-dessus de moi, m'embrassant le cou avec faim.

— Je t'aime Elise. Je t'aime et je peux enfin te le dire. Je veux aller à Paris avec toi, je veux être avec toi, je ne te veux rien que pour moi.

Il ne put s'empêcher de pouffer quand il vit une larme couler sur ma joue, mon visage totalement figé. Du bout de son index, il essuya cette perle de joie et m'embrassa le front.

Aimer pour avancer (Professeur X Élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant