Minneapolis , Été 2018
Détruite par le décès de sa mère et délaissée par son père après qu'il a sombré dans l'alcool : c'est ce qu'est Alexis Hall, jeune fille de 17 ans à qui la vie n'a pas fait de cadeau.
Son quotidien va être bousculé à l'instant...
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— Le matin du 4 juillet, il y a un peu plus d'un an, avec les gars et Jayden on devait apporter de la drogue à des connaissances. On rentrait tout juste de soirée et on était tous plus ou moins bourrés. Mais comme tu le sais, Jayden a percuté ta mère... Connor, Jeff, Caleb et moi on a voulu aller voir si elle allait bien et n'avait rien de grave. Honnêtement, on pensait tous qu'elle était en vie. Mais Jayden a démarré la voiture au quart de tour et nous a conduits le plus loin possible de l'accident avant qu'on puisse aller prendre des nouvelles de ta mère. Il s'est pas arrêté car on avait de la drogue sur nous et il craignait qu'on se fasse choper.
Il marque une pause et Jeffrey continue à sa place :
— Quelques heures après, sur les infos locales, on a vu que ta mère avait été tuée sur le coup et que la voiture qui avait provoqué l'accident, la nôtre, était en fuite. À partir de là, on a coupé les ponts avec Jayden car il avait refusé de s'arrêter pour vérifier l'état de santé de ta mère et il ne voulait pas non plus se rendre au commissariat.
J'ai les larmes qui montent à une vitesse affolante, Connor le remarque puisqu'il pose sa main sur la mienne en signe de réconfort.
Louis devance Jeff et continue :
— Bref, ce matin-là on n'a pas pu livrer la drogue. Ça a mis en rogne les mecs qui devaient être livrés et depuis, dès qu'on les croise, ça finit en baston. Comme la nuit où tu nous as vu.
Je hoche la tête, commençant enfin à comprendre le pourquoi du comment. Il reste tout de même une partie qui est importante et que je me dois d'éclairer.
— Donc vous étiez recherchés, c'est bien ça ?
— Oui, commence Connor, les caméras de surveillance ont identifié seulement Jayden et moi puisque nous étions tous les deux assis devant. Les gars étaient trop déchirés et pas très lucides donc ils s'étaient allongés sur la banquette arrière ou au sol, c'est pour ça qu'ils n'ont pas été repérés. C'est aussi pour ça que d'après la police, la voiture ne contenait que deux personnes. En revanche les caméras n'ont pas réussi à filmer nos têtes lors de l'accident, la qualité était trop mauvaise je crois, mais elles ont filmé la plaque d'immatriculation de ma voiture. Après l'accident je l'ai donc changée. Et on était aussi recherchés pour trafic de drogue, enfin on a arrêté le trafic maintenant, c'est terminé tout ça, mais on reste quand même recherchés depuis quelques mois déjà. Quand on a eu l'accident le 4 juillet de cette année, on savait très bien que les policiers nous reconnaîtraient facilement. C'est pour ça qu'on est partis. Ça fait des mois qu'ils nous traquent.
Les pièces du puzzle s'assemblent enfin dans mon esprit et tout devient d'un coup plus clair et compréhensible.
— Mais quand y'a eu les flics chez moi, il ne s'est rien passé pour vous. Enfin ils auraient pu vous arrêter, vous étiez juste sous leurs yeux !
— C'est vrai, on a eu de la chance ce soir-là, ils étaient complètement absorbés par l'interpellation de ton père qu'ils n'ont même pas fait attention à nous, ou ils n'étaient juste peut-être pas les policiers qui étaient à notre recherche.
Je hoche la tête, encore un peu sonnée par toutes ces révélations.
— En vérité, dit Caleb, si on est partis de la voiture, c'est aussi car on ne voulait pas que tu sois seule.
Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il entend par là ?
— Vous êtes partis parce que vous vouliez pas que je sois seule ? Je comprends pas.
— Si on s'était fait arrêter pour trafic de drogue le soir de l'accident il y a quelques semaines, on aurait probablement eu un peu de prison à faire. Mais on voulait pas te laisser seule, pas alors qu'on savait que t'allais avoir le procès de ton père à surmonter toute seule et on voulait pouvoir être là pour te soutenir.
— Oh.
J'avoue que cette révélation m'étonne. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils veuillent être là pour moi à ce point. Je ne sais pas quoi lui répondre mais ce qui est sûr c'est que son aveu me réchauffe le cœur.
— Ok, j'admets que vos raisons sont plutôt convaincantes, et j'aurais peut-être dû les écouter avant, avoué-je en rigolant.
— Donc c'est bon ? T'as plus envie de nous assassiner ? demande Jeff en affichant un léger sourire plein d'espoir.
Je grimace.
— Si toujours un peu. On va y aller doucement pour l'instant.
