Chapitre 34

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Avant la mort de ma mère, j'ai toujours eu une vie qualifiée de normale. Et je m'en suis souvent plaint. Je ne trouvais pas toujours d'intérêt à répéter tous les jours les mêmes actions, à savoir : me lever tôt le matin, aller en cours, passer ma journée seule, rentrer à l'appartement une fois mes cours terminés, faire mes devoirs et puis me coucher. Je trouvais ça lassant, usant et ce quotidien m'a longtemps agacée et même attristée. J'avais cette impression d'être un robot qui répète les mêmes actions à longueur de temps, comme si je vivais pour passer ma vie à faire toujours les mêmes choses. Pourtant j'ai pris conscience il y a peu que peu de personne avait la même vision que moi de la vie. Ce n'est pas très compliqué à comprendre pourquoi je me sentais si lassée : j'étais seule. La solitude a été mon plus fidèle ami sans vraiment l'être pendant toute mon existence. Après ma rupture amicale avec Lisa, je n'ai plus cherché à aller vers les autres, et inversement : eux non plus n'ont pas cherché à aller vers moi, probablement à cause de la réputation de connasse que m'avait créé mon ex-meilleure amie.

Je me rappelle très bien qu'au départ, cette solitude ne me dérangeait pas car je pensais que quoi qu'il arrive, j'aurais toujours ma famille à mes côtés.

Grossière erreur.

Après le décès de sa femme, mon père n'a pas été présent et c'est à partir de ce moment que j'ai réellement pris conscience que je n'avais personne.

Aucun grand-parent puisque ceux-ci n'ont jamais accepté la relation de mes parents et ont coupé les vivres quand je n'étais même pas encore née.

Je n'ai pas non plus d'oncles ou de tantes puisque mes parents étaient tous les deux enfants uniques.

Cette fois-ci, j'étais vraiment confrontée à moi-même. Pendant un an je ne pouvais me tourner que vers moi-même si j'avais un problème. Les premiers mois suivant la mort de ma mère ont été les plus durs, je suis passée de fille aimée par ses parents à fille qui a perdu sa mère et qui est délaissée par son père. C'est dur à cet âge-là. Comme me l'avait dit Caleb une fois, perdre un parent aussi jeune est très difficile, on a encore besoin de la présence de nos parents pour passer l'étape difficile qu'est l'adolescence.

Quand j'ai compris il y a de ça quatre ou cinq mois que j'étais seule, alors j'étais effondrée. Je me demandais ce que j'avais fait pour mériter cette solitude. Je n'en pouvais plus. J'aurais pu me foutre en l'air que personne n'aurait rien vu. C'est triste à dire et pourtant c'est la vérité.

Mais j'ai résisté et n'ai pas commis cette erreur.

J'aurais peut-être dû.

Et puis est arrivé l'été. Ma période de l'année préférée.

J'ai rencontré Louis, Jeff, Caleb et Connor. Ils ont été pour moi une source de bonheur instantanée. En l'espace de quelques semaines, ils ont réussi ce que je pensais impossible : me faire remonter la pente et me rendre heureuse. Ils ont été plus présents que n'importe qui ne l'a été au cours de ma vie en seulement un mois. C'est fou, mais pourtant bien réel.

Luck SmilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant