Chapitre 3

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-Papa ? répéta-t-il.

Il venait de comprendre que son âme-soeur n'était autre que la Princesse Émilie Walter, la protégée du Dieu du Soleil et surtout la future Reine des anges.

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-Papa, je suis désolée... Maman, elle est...

-Émilie, je sais, je sais, ma fille, fit son père en la serrant contre lui, tout en lâchant ses larmes.

-Alors comme ça mon âme-sœur est la célèbre Princesse Émilie ? ricana Aaron, tandis que la concernée serrait plus fort son père dans ses bras.

La colère la saisit alors et elle se releva, la rage se lisant sur ses traits.

-Et tu trouves ça drôle ?!

Son sang pulsait dans ses veines et ses yeux prirent une couleur verte, alors que ses ailes sortaient de son dos.

Le silence se fit dans la prairie ; tous les regards étaient tournés vers la jeune fille à l'apparence puissante.

Jamais sa colère n'avait été telle, et jamais son ange n'avait alors pris le contrôle de son corps. Et encore moins déchaîné l'air autour d'elle ; en effet, les vents semblaient s'élever autour d'elle, secouant ses cheveux et les plumes de ses ailes.

Aaron aurait du être intimidé par tant de puissance, mais pourtant il sourit et s'approcha de sa dulcinée, qui le regarda faire avec des yeux furieux.

-Ma douce Émilie, si j'étais toi, j'éviterais de me rebeller, car toute ta tribu est entre mes mains. Je peux en faire ce que je veux. Et j'ai découvert ta faiblesse, mon amour : tu ne peux pas supporter que la vie des tiens soit menacée.

D'un geste, il ordonna que le loup qui tenait Liam s'approche avec son prisonnier.

Émilie, qui avait légèrement décollé du sol tâché de sang, se reposa les poings serrés, mais avec une telle prestance qu'Aaron en fut saisi. Qu'est-ce qu'elle était belle... Il remercia Zelda de lui avoir donné cette jeune ange pour âme-sœur.

-Bien, mon amour, si tu n'acceptes pas de venir avec moi dans ma meute et de devenir ma Reine, j'ordonne de tuer trois membres de ta tribu, et le dernier qui sera exécuté sera ton frère. Mais si tu acceptes, je leur laisserai à tous la vie sauve.

Voyant qu'elle ne cillait pas, sûrement parce qu'elle ne le croyait pas, il ordonna à un groupe de loups non loin :

-Tuez la jeune femme là-bas.

Émilie n'eut pas le temps de réagir que le couteau trancha net la gorge de l'ange, dont la surprise se teintait encore sur le visage.

La Princesse des anges regarda avec horreur la tête de la victime rouler sur l'herbe rouge de sang, les mains sur sa bouche est ses yeux brouillés par les larmes.

Elle tourna ensuite son regard vers son père. Elle n'avait pas le choix. Une ange venait de mourir par sa faute, et ça lui déchirait le cœur.

Voyant que sa fille allait obtempérer, le Roi des anges intervint :

-Non Émilie, n'accepte pas ! Nous sommes déjà tous condamnés à mourir ! Que la mort arrive sans souffrance est mieux que si elle arrive avec !

Les arguments ne la convainquirent pas, mais elle tourna son regard vers son ennemi juré et âme-sœur, qui arborait un sourire en coin.

-Alors, mon amour ?

-Je ne suis pas ton amour ! Tu n'es qu'un sale monstre !

-Soit.

Il fit un geste, et l'adolescente vit de nouveau une tête rouler par terre.

-LÉNA ! hurla-t-elle.

Cette fois-ci les larmes émergèrent abondamment de ses paupières, alors qu'elle regardait la tête de sa meilleure amie se vider de son sang dans l'herbe.

-Bien, fit Aaron, satisfait du résultat, maintenant passons à ton frère.

-NON ! hurla-t-elle de nouveau en relevant la tête, l'interrompant net dans ses mouvements.

La voir aussi achevée secoua l'âme du Roi des loup-garous, mais sa raison lui disait que c'était la meilleure solution pour qu'elle se soumette à lui : le chantage.

-C'est... c'est bon. J'accepte, fit-elle en baissant la tête.

L'Alpha sourit de contentement, mais fut interrompu par une ange ligotée qui s'adressa à Émilie :

-Princesse, vous avez toujours été bonne pour les membres de notre tribu. Vous nous avez tous et toutes aidés sans même vous en rendre compte. Vous avez apporté votre soutien aux plus faibles et nous vous en serons toujours reconnaissants. Si je vous dis tout cela maintenant, c'est pour vous dire qu'il faut que nous vous rendions la pareille. Princesse, mourir pour vous est un grand honneur. Nous refusons de vous laisser aux mains de cet homme, et nous sommes prêts à nous sacrifier pour cela.

-Assez ! coupa Aaron. Tuez-la.

-Non !

De nouveau, Émilie avait utilisé sa voix puissante, ce qui eut pour effet d'immobiliser l'homme qui allait tuer l'ange qui avait parlé.

-Je suis votre princesse, commença-t-elle, il était de mon devoir de vous aider de tout mon possible. Jamais je ne pourrais accepter que l'on tue l'un de vous, et par ma faute, deux personnes ne sont déjà plus parmi nous. Je préfère mourir que de voir l'un de vous se faire tuer. Alors (elle se tourna vers les loup-garous), tuez-moi à la place de toutes ses personnes.

-Jamais ! hurla Aaron, provoquant une terreur au sein des deux peuples. Si tu meurs, je meurs. Et puis tu ne mourras pas, ce seront ces personnes qui mourront si tu n'acceptes pas de devenir ma Reine, c'est clair ? Je te laisse cinq secondes pour te décider et après je tue ton frère si tu ne m'a pas répondu ou si tu as refusé.

-Pourquoi tu me veux comme Reine, alors que tu pourrais avoir une femme qui t'aime et que tu aimes ? répliqua-t-elle d'une douce voix qui enchanta le Roi.

Pourquoi ? Il ne savait pas non plus. Il la voulait juste. Sentir ses lèvres contre les siennes, son corps contre le sien. Il voulait qu'elle lui appartienne. Après tout, elle était son âme-soeur. Ce n'était pas discutable : elle devait venir avec lui.

Alors il s'approcha, passa un bras autour de sa taille, la releva et lui chuhota à l'oreille :

-Parce que tu m'appartiens en tant que mon âme-soeur.

Elle se dégagea brusquement, et dit :

-Ne me touche pas.

-Pourquoi ? Tu es mienne.

-Non. Jamais je ne le serai jamais.

-On ne dit jamais "jamais".

-Un conseil : ne me sous-estime pas.

Aaron sourit. En effet, il l'avait sous-estimée. Et il avait été bien surpris. Mais cette démonstration de puissance avait secoué son côté possessif. Il la voulait, et il l'aurait.

-Dis-moi, les 5 secondes sont déjà passées...

-Non !... Non, c'est bon... J'accepte, conclut-elle en baissant la tête.

Il la releva par la taille et lui chuchota à l'oreille :

-Tu es enfin à moi, ma Reine.

Bon bah voilà pour ce chapitre ! Dites-moi en commentaire s'il vous a plu !

Le Chantage du Roi AlphaWhere stories live. Discover now