Le Chantage du Roi Alpha

Chapitre 83

Et Émilie posa ses yeux soudainement épuisés et presque entièrement recouverts par ses paupières devenues lourdes sur la maison au loin.

Maison en proie aux flammes.

Sa maison.

Dans laquelle Aaron se trouvait en ce moment-même.

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-AARONNNNN !

Son hurlement déchira l'air qui l'étouffait soudainement.

Elle sentait ses poumons s'endormir, s'éteindre, s'assécher en elle. Comme brûlés.

Elle se débattit de toutes ses forces contre Inès qui essayait de la calmer alors que le village commençait à hurler autour d'elles deux.

Son cœur saignait. Ses poumons brûlaient. Son air se raréfiait. Mais l'adrénaline se mit à couler dans ses veines, incontrôlable, et un sursaut d'énergie l'emplit lui permettant de se remettre sur ses jambes vides de force.

Et elle se mit à courir, ce qu'elle croyait alors impossible.

Elle ne savait pas ce qui lui donnait cette énergie nouvelle. Alors qu'elle mourrait de l'intérieur. C'était comme si... elle était aidée.

Par le fond d'elle-même.

Sauf que ce n'était pas Zelda. Pourquoi ? Parce que la déesse ne l'aidait désormais plus, Aaron ayant retrouvé sa paix intérieure.

Mais la jeune femme décida de se servir de cette énergie soudaine pour courir et non pour réfléchir.

Elle ne sentait plus ses pieds frapper le sol durement, ni même son cœur battre.

Plus rien ne vivait.

Parce qu'Aaron était en danger.

Le feu ravageait la maison, menaçant les autres habitations par son ardeur, et menaçant surtout sa vie.

Parce qu'elle n'était pas stupide.

Le feu n'était pas arrivé par hasard. La maison était régulièrement vérifiée. Alors soit Aaron avait fait une mauvaise manipulation... soit une nouvelle personne entrait dans le jeu.

Pour ne plus jamais en ressortir.

La jeune femme arriva à toute vitesse devant chez elle, les larmes inondant son visage. La meute affolée regardait la maison brûler, tandis que les Bêtas se hurlaient les uns sur les autres.

Et il n'était pas là.

Ni pour rassurer sa meute, ni pour calmer ses Bêtas et ni pour la soulager elle.

Ses sens s'affolaient, sa vue se brouillait, le reste infime de ses forces disparaissait. Mais malgré ça, son esprit restait concentré sur un objectjf.

Lui.

Celui qui avait détruit sa vie.

Puis l'avait chamboulée.

Pour ensuite l'embellir.

Celui qui avait donné un nouveau sens. Une nouvelle voie. De nouveaux rêves. À sa vie.

Celui qui avait tout remis en question du jour au lendemain.

Celui qui lui avait fait ressentir toutes les émotions. Absolument toutes.

Celui qui l'avait attirée.

Et celui qui l'avait aimée.

Celui qui avait été mort en existant toujours.