Le Chantage du Roi Alpha

Chapitre 86

Alors elle s'étala sur le dos, et, les lumières du monde déjà éteintes dans une nuit sans étoiles, elle gaspilla ses dernières énergies pour murmurer aux loup-garous via le lien :

-L'eau... Lancez l'eau... Sauvés.

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-Tu aurais dû ! TU AURAIS DÛ ÉLIJAH !

Le jeune homme baissa la tête les yeux fermés en laissant la colère de son Alpha déferler comme un ouragan sur lui.

Alors qu'il n'y était pour rien.

Et il ne tarderait pas à le clamer haut et fort si Aaron continuait.

Parce qu'il était lui-même en colère.

Furieux.

Il était jaloux.

Ce sentiment qui vous dévore, vous déchire. Vous dénigre, vous rabaisse. Vous démotive, vous déprime. Ce sentiment qui vous arrache tout ce que vous avez.

Et votre fierté.

Et votre confiance en vous.

Il était jaloux.

Il avait honte mais il l'était.

Il était jaloux à en mourir. Le feu le consumait. La rage lui faisait s'arracher la peau. La douleur lui donnait des envies de suicide.

Il avait mal.

Trop mal.

Parce qu'il était jaloux.

De l'homme à qui il avait juré fidélité et loyauté. De l'homme qu'il avait promis de servir jusqu'à la fin. De l'homme qui était bien meilleur que lui. Dans tous les domaines.

Il était jaloux.

Mais pas de ses compétences. Pas de ses talents. Pas de ses capacités, intellectuelles et physiques.

Non.

Il était jaloux d'autre chose.

Il était jaloux de ce pion.

Ce nouveau pion.

Entré sur l'échiquier.

Il y a de cela quelques mois.

La Reine blanche.

Elle est arrivée. Elle a débarqué. Du jour au lendemain. Et en quelques heures, elle a renversé ses ennemis. Elle les a dominés. Les a anéantis.

Sans utiliser la violence.

Sans utiliser sa beauté.

Sans utiliser sa pureté.

Non elle les a anéantis en disséminant.

Toute la chaleur et le bonheur qui se trouvaient à l'intérieur d'elle. Qui se dégagaient d'elle. Et qui battaient. Et se battaient. Pour leur liberté.

Émilie avait combattu. A sa façon. Elle avait décidé des priorités. Des avantages. De ce qui était le plus important.

En laissant le bonheur des autres passer devant elle. Avant elle.

Littéralement.

Elle avait tout bafoué.

Tout dérangé.

Elle avait mis un gros b*rdel.

Et pour ça, Élijah lui disait merci.

Parce qu'elle avait bouleversé les ténébres dans lesquels ils se trouvaient tous plongés jusqu'au cou. Sans même le savoir. Elle a débarqué et elle s'est battue. Pour leur montrer qu'au bout du tunnel obscur il y a toujours une lanterne.