Le Chantage du Roi Alpha

Chapitre 75

-Regardez mes ailes, Correntin. Quand le noir atteindra leur origine, c'est-à-dire ma peau, ce sera trop tard. Vous êtes mon seul espoir. Je vous en supplie...

Le jeune homme releva brusquement la tête à la dernière phrase. Et soudainement, il se précipita à genoux devant elle, la tête baissée.

-Je vous jure de vous aider, Princesse. Je ferai ce que je pourrais je vous le promets.

La jeune femme le fit se relever, prit quelques minutes pour souffler et reprendre son calme, pour ensuite murmurer :

-Allons découvrir ce qui t'a fait devenir l'homme que tu es aujourd'hui, mon Aaron... Allons découvrir le passé que tu cherches tant à me cacher...

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La rapidité.

Tout comptait sur sa rapidité.

À monter des marches malgré sa jambe presque inutilisable. À garder son calme.

Alors qu'elle n'était pas du tout, mais alors pas du tout calme.

Parce qu'elle se sentait partir.

Une semaine.

Une put*in de semaine qu'elle était là. Loin d'Aaron.

Et ça la tuait.

Mais plus que d'habitude.

Et ce n'était pas normal. Absolument pas normal.

Elle ne pouvait plus fermer les yeux sans penser à lui. Elle ne pouvait plus respirer sans penser à lui. Elle ne pouvait tout simplement plus vivre sans lui.

Plus vivre si elle vivait encore.

Car elle ne le savait pas. Elle ne savait pas si elle était encore en vie. Elle ne savait pas si la jeune femme qui gravissait ces marches de marbre en ce moment même était encore en vie.

Car elle ne sentait plus rien. Elle ne sentait plus l'air sur sa peau. Elle ne sentait plus le toucher de ses mains sur la rampe de marbre. Elle ne sentait tout simplement plus le lien.

Lien qui lui permettait de tenir. Encore et encore.

Car oui, elle ne savait plus si elle vivait encore, mais elle savait qu'elle n'avait toujours pas sombré.

Grâce à lui.

Grâce à son souvenir.

Grâce à son amour.

Elle le savait désormais.

Il était son pillier.

Aaron était son pillier.

Celui qui lui permettait d'avoir la force de se lever chaque matin dans cette suite de luxe.

Celui qui lui permettait de ne pas s'écrouler.

Celui qui lui permettait de ne pas abandonner.

Parce que oui. Elle n'abandonnait pas. Malgré les coups, elle restait debout. Fixée sur un objectif. Le trophée.

D'en-haut.

Au troisième étage.

Salle à gauche de l'escalier.

Alors, tandis que ses pas silencieux mais boiteux battaient le rythme de sa respiration, elle ne perdait pas de vue son objectif.

Celui qui ouvrirait toutes ses portes.

Toutes leurs portes.

Parce qu'Émilie ferait tout pour aider Aaron à retrouver son trésor.