Chapitre 11

3.9K 229 51
                                    

Aaron sourit malsainement en la laissant s'éloigner.

Elle ne pourrait pas lui résiter encore bien longtemps, ni à lui ni à la tension électrique qui s'installait lentement mais sûrement entre eux.

Alors il continua son chemin, mais bien plus tranquillement que la première fois, et il ajouta en se dirigeant vers un escalier conduisant à un sous-sol :

-Ce soir, tu dormiras avec moi, et j'en ai hâte ma belle.

***************************************************************

Émilie serra les dents.

-Non.

-Pourquoi ? sourit-il.

-Tu ne peux pas comprendre... Tu ne peux pas me comprendre.

Et elle tourna le dos à Aaron.

Elle passa dans la cuisine en trombe, sous les regards inquiets des autres et monta dans la chambre, puis sortit sur le balcon.

Émilie respira un bon coup alors que son coeur battait à fond dans sa poitrine.

-Non... Pas maintenant, pitié...

Des points noirs apparurent devant elle.

Elle commença à se masser les tempes, ce qui lui permettait de ralentir les battements de son coeur. Se sentant de nouveau calmée, elle soupira :

-C'est pas passé loin...

-Qu'est-ce qui n'est pas passé loin ?

Elle se retourna en sursautant vers lui. Il était debout dans l'encadrement de la porte vitrée et elle rencontra ses yeux noirs.

-Rien.

Il s'approcha d'elle, menaçant, pour ensuite chuchoter à son oreille :

-Si j'étais toi, j'éviterais de mentir.

-Je n'ai pas peur de toi.

Soudainement, elle se sentit projetée sur la rambarde du balcon.
Assise au bord du vide, elle trembla quand il se mit entre ses jambes et murmura :

-Et là ?

Il la pencha en arrière, de sorte qu'elle ait l'impression de pendre dans le vide.

Émilie ferma les yeux.

Le vent secoua ses cheveux et balaya son visage.

Le vent lui rappelait quand on lui apprenait encore à voler.

Le vent la faisait se souvenir de sa mère.

Une unique larme coula.

C'est vrai... Elle n'avait pas encore eu le temps de penser au fait qu'elle l'avait perdue à jamais.

Perdue à cause de lui.

Elle ouvrit subitement ses yeux et se dégagea du bord du balcon.

Si elle tombait sous le charme de cet homme, elle aurait l'impression de trahir sa mère. Juste rester auprès de ce conn*rd suffisait à la faire culpabiliser.

-Je n'ai jamais eu peur du vide. Tu peux me jeter du haut d'un gratte-ciel, ça ne me fera rien.

Aaron qui avait suivi le cheminement de sa pensée, se mit à sourire.

-Tu l'as déjà trahie.

Elle leva son regard doré.

-Quoi ?

-Tu l'as trahie en m'appartenant.

Il la coinça dans un coin et posa un baiser sur sa tempe, alors que ses larmes commençaient à couler pour de bond.

Le Chantage du Roi AlphaWhere stories live. Discover now