Chapitre 8

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La fille gémissait de plus belle, alors qu'Émilie resserrait son étreinte appliquée par l'air lui-même, sur sa gorge.

-Je suis née Princesse héritière. Et comme beaucoup de princes héritiers et de princesses héritières, j'ai hérité de dons exceptionnels. Je peux contrôler l'air comme personne ne peut et n'a pu le faire. Donc fais attention si tu ne veux pas mourir d'asphyxie.

Et elle la relâcha. La brune tomba à terre, en se tenant la gorge avec ses deux mains.

Puis Émilie se tourna vers Aaron, dont elle pouvait lire dans le regard de la fierté, de l'admiration, et de la fureur.

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-Et toi, je devrais avoir honte, je devrais me sentir humiliée pour les atrocités que tu viens de me sortir... Mais j'en ris. J'en ris parce que tu me montres encore une fois à quel point nous sommes différents, à quel point nous n'avons rien à faire ensemble, à quel point nous ne nous connaissons pas.

Elle s'approcha d'Aaron au fur et à mesure qu'elle parlait.

-J'en ris parce que tu me prends pour une fille comme elle, continua-t-elle en indiquant la fille brune encore au sol. Aaron, ma vie amoureuse est bien différente de la tienne. Car moi, je n'ai seulement eu que deux hommes dans ma vie : un de tes Alphas Suprêmes, et Taylor. Mais ça ne m'a empêché de tenir une promesse que je m'étais faite à mes 15 ans, quand je sortais avec cet Alpha Suprême, et que Léna, ma meilleure amie que tu as lâchement tuée hier, s'est faite violée. Une promesse que je compte bien tenir jusqu'à mes 18 ans. Tu l'ignores cette promesse, n'est-ce pas, vu l'image que tu t'es faite de moi ?

Elle marqua un temps de silence où Aaron garda un visage impassible, en se resservant un verre d'alcool fort.

-Aaron, j'ai gardé ma virginité, et la garderai jusqu'à ma majorité. C'est mon choix, mais tu ne t'es posé aucune question sur ma vie amoureuse et sexuelle. Je n'ai jamais couché avec personne et Taylor devait être mon premier.

Il la regardait avec des yeux emplis de surprise.

-Mais oui, tu ne connais personne qui garde sa virginité à ses 17 ans, hein ? Vu que tu en as 23. Mais moi, je peux lire les auras. C'est un autre de mes dons. Je sais que tu as couché 13 fois avec la brune que j'ai humiliée, et une fois avec beaucoup, mais vraiment beaucoup de filles.

Elle était à quelques centimètres du corps d'Aaron qui la regardait avec de la fierté, et de la satisfaction. Bien sûr, qui ne serait pas heureux que son âme-sœur soit vierge ? Bah certainement pas lui.

-Tout ce que tu as fait avec tes paroles, c'est de me faire sentir sale. Comme à chaque fois que tu ouvres ta bouche. Et je ne te laisserai pas - tu m'entends ? - entacher mon image, l'image de mon peuple, de ma famille, des autres espèces. Je ne te laisserai plus jamais faire du mal aux miens. Aaron, je resterai à jamais Princesse des espèces dans les cœurs de tous les surnaturels, de tous les gens qui ne sont venus me voir que pour me remercier d'avoir améliorer leurs situations. J'ai beaucoup fait pour toutes les espèces. J'ai pris soin, moi-même, des plus faibles. Et je sais qu'ils se souviendront de cette jeune fille qui a donné sa vie pour eux. Car je ne te laisserai pas continuer à leur faire autant de mal, au prix de ma vie.

Elle lui tourna le dos, mais se stoppa quand il prit la parole, ou plutôt quand il la tira en arrière, pour plaquer son dos contre son torse.

-Et c'est justement pour ça que je veux te prendre pour Reine, ma douce. Parce que tu es mon exact opposé, sauf pour une chose.

Elle se retourna vers lui, perplexe.

-Ça t'étonne, n'est-ce pas ? Que l'on ait un point commun ? Tu sais ce que que c'est ?

Comme elle gardait son air perplexe, il sourit et souffla, ses lèvres à trois centimètres des siennes :

-Ce sentiment de vengeance dans tes yeux. Et c'est ce sentiment qui me montre à quel point nous nous complétons. Il représente la seule chose qui nous lie neutralement. Tu m'intrigues, m'attires, et je suis vivement intéressé par toi, beauté. Alors, tu seras ma Reine, ma femme, ma Luna, car je le veux et l'en ai décidé ; je te garderai près de moi. Et pour ce qu'il s'agit des enfants, je n'en veux pas. Alors tu tombes enceinte, tu avortes, et c'est non discutable.

Il se retourna vers le centre de la cuisine.

-Et un héritier ? Tu es Roi, et n'est-ce pas ce que tout Roi voudrait ?

-Oui, j'aurai un enfant qui sera mon héritier, mais je ne le considèrerai pas comme mon fils, mais comme un héritier seulement. Tu ne l'élèveras pas, ce seront moi, des professeurs et des nourrices qui nous en chargerons.

-Et si je refuse ? En fait, tu sais quoi ? Si j'ai un enfant, il ne sera pas de toi. Tu sais pourquoi ?

-Parce que tu me détestes ? sourit Aaron.

-Oui, mais surtout parce que jamais, ô grand jamais, je ne mettrai au monde une personne qui te ressemblera.

Et Émilie remonta en haut, pour évacuer ses larmes.

Comment un tel monstre pouvait-il exister ? Pourquoi tout ça tombait sur elle ?

Elle se laissa tomber le long de la porte de la chambre, en pleurant toutes les larmes de son cœur.

Elle en avait marre. Marre d'être ici, avec un tyran qui détruisait tout sur son passage. Oui, il avait raison : elle ne pourrait jamais le changer, car elle refusait d'aider ce monstre.

Elle se releva, et se dirigea dans la salle de bain. Elle plaça une chaise devant la porte - au cas où -, et ses vêtement glissèrent par terre.

Puis elle laissa l'eau glacée couler le long de sa peau, mélangée à ses larmes inépuisables.

Elle voulait se noyer, couler. Couler pour ne plus brûler de souffrance.

Voilà pour ce court chapitre, je suis désolée. J'espère qu'il vous a plu !

Le Chantage du Roi AlphaWhere stories live. Discover now