Chapitre 27

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POINT DE VUE EVA :

Je me réveille en sursaut, mes yeux regardent autour de moi. Je prends rapidement conscience que je me suis endormie dans l'aéroport. L'embarquement doit se passer dans une dizaines de minutes. Je prends donc mes affaires et attends. Mon téléphone vibre, je lui jette un rapide coup d'œil et constate que Maya m'a envoyé un message.

"J'espère que tout va bien pour toi, Élodie et moi sommes avec toi. Nous nous occupons de Mia et Alexis, malgré que Mia soit dans un état pitoyable et ne dit rien. Je veille sur elle comme je veille sur toi. Envoie moi un message quand tu es arrivée, bon courage avec tes parents."

Son état et son mental se dégrade, à cause de moi. Je suis la seule fautive de cette histoire. Malheureusement je n'ai pas le choix, je dois la protéger, la protéger de mes démons, de mon père, de tout ce qui a un rapport avec moi.

Je souffle de fatigue sachant déjà à quoi vont ressembler les prochains jours. Être dans la même pièce que mes parents risque d'être une chose compliqué, voire impossible. Cela faisait longtemps que je n'avais pas de leurs nouvelles. Ils ont toujours beaucoup travaillés, énormément même. Ils gagnent très bien leur vie, malheureusement, je ne profite pas de cet argent. Ils ne veulent rien me donner, même pas ne serait-ce qu'un euro. J'ai rapidement pris mon indépendance, travailler tôt, devenir ce que j'ai toujours rêvé d'être. Aucuns des deux ne venaient voir mes matchs de football. Leur excuse était le travail, toujours le travail. Ils m'utilisent comme marchandise, comme un espèce de pact qu'ils peuvent passer avec un contrat. Pour eux, mon rêve n'est que un caprice en plus, une chose inutile dans laquelle je ne réussirai jamais. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que le football fera toujours parti de moi, dans mon sang, ma vie, mon cœur. C'est ma vocation, ma voie, mon bonheur et mon bien-être. Je veux pouvoir expulser mon dernier souffle sur un terrain de football. Je donnerai tout pour atteindre mon rêve.

Rien ne pourra m'arrêter.

Même pas une cicatrice.

Je m'installe confortablement dans l'avion, côté hublot bien évidemment. La musique traverse mes tympans comme une douce et belle symphonie. Le monde qui m'entoure se fait de plus en plus sombre, les bruits s'atténues, mes paupières tombent une à une. Je me laisse guider par les pulsations et les paroles de la musique. Mon dos s'installe profondément dans le siège et profite du calme.

Une main vient tapoter mon épaule ce qui me fait me réveiller. Une jeune femme se tient devant moi, son sac en main.

-Vous avez besoin d'aide madame ?

-Puis-je m'assoir à côté de vous ? Les enfants au fond de l'avion sont horribles !

-Oui bien-sûr.

Elle s'installe donc à côté de moi, sort son téléphone et navigue dessus. Ses longs cheveux bruns ondulés lui tombe dans les yeux et sur le siège, ses yeux d'un noir très profond sont focalisés sur l'ecran.

-La connexion est de pire en pire dans cet avion...

-Pourquoi en avez-vous besoin ?

-Je dois envoyer un mail important à mon patron, sinon je doute que j'aurais toujours mon poste.

-Vous travaillez dans quoi ?

-Dans une maison d'édition. Et vous votre métier ?

-Je suis encore étudiante.

-Dans quelle filière ?

-En lettre.

-Une future écrivaine donc...

-J'en doute fortement.

-Je m'appelle Célia et vous ?

-Eva.

Compétition du cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant