Chapitre 30

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POINT DE VUE EVA :

Cela fait exactement un mois, un mois que je suis revenue dans mon appartement en ayant quitté mes géniteurs. Un mois que tout ne cesse de se mélanger dans ma tête. Un mois que j'esquive comme je peux les nombreux appels de Maya ou même d'Alexis. Je n'ai aucune nouvelle de celle qui hante mes pensées, comme si c'était devenue le fantôme de mes rêves. Dans exactement deux jours c'est la rentrée, l'idée d'y aller me stresse légèrement, c'est ma première année dans cette fac. La bonne nouvelle, c'est que Maya est dans cette fac, la moins bonne c'est que j'ai envie de rester loin d'elle. Je n'arriverai pas à la regarder dans les yeux après tout ce que j'ai fais.

Beaucoup de choses me torturaient l'esprit pendants ce mois-ci. L'adresse qui était dans l'enveloppe traîne dans un coin de mon salon, je suis beaucoup trop apeurée pour y aller, je sais que ma génitrice à mit se bout de papier exprès dedans, dans un but bien précis.

Les jours se succèdent et se ressemblent étrangement, la seule activité qui alimente mes journées, c'est de fixer pendant des heures le tee-shirt appartenant à celle qui à fait ressurgir des choses enfouis en moi depuis bien trop longtemps. Je ne sors pas de chez moi, mise à part pour faire les courses, et encore. Les entraînements de football reprennent dans trois jours, vingt-quatre heures après la rentrée, soixante-douze heures à partir de maintenant plus précisément.

Maya, me connaissant très bien, sait pertinemment que dans ce genre de cas, je ne veux voir personne, ni même mon reflet ou ma propre ombre. Pour faire passer un maximum le temps, j'écris, encore et encore jusqu'à en avoir mal à la tête, écrire tout en fixant son tee-shirt. J'enchaîne aussi les nuits blanches, entourée de mon pc et de quelques gâteaux. Il m'arrive aussi parfois de littéralement péter un câble n'arrivant pas à écrire ne serait-ce qu'une phrase. Je suis comme on peut l'appeler, hantée de souvenirs, de flashbacks, de tout ce qui me relis avec elle. Chaque nuit passé est une nouvelle larme qui s'échappe de mes yeux, un nouveau souvenir qui marche en boucle dans ma tête jusqu'à ce que je devienne folle.

Je redoute fortement le moment venue, quand mes yeux vont rencontrer les siens après plusieurs semaines. Je le redoute comme la peste, pourtant, une étrange envie me pousse à aller dans le futur à quand ses yeux vont se plonger dans les miens.

Me revoilà donc, comme une folle, à fixer le bout de tissu pour la centième fois aujourd'hui. Je me demande sérieusement ce qui ne tourne pas rond chez moi. J'ai l'impression d'être une bête sauvage enfermé dans une cage, en attendant que une chose se passe.

De longues cernes règnent sur mon visage, on peut clairement me comparer avec un cadavre voire le vide intersidéral. Mon rythme de vie est totalement décalé de la normale.

Encore une journée passée à ne rien faire, à part écrire et fixer un putain de bout de tissu. Le pire, c'est que je ne sais même pas ce qu'elle fait à ce moment là même précisément, ni à quoi peut-elle penser. Seul le doute et les suppositions parcourent mon esprit à la recherche de réponses. Réponses que je peux tout simplement avoir en allumant mon téléphone et en répondant aux appels de ma meilleure amie. Cela va faire bientôt un an que je l'ai rencontré, un an que mon cœur ne bat que pour elle et sa unique personne. Un an que mes yeux se sont noyés dans les siens à la recherche d'un trésor inestimable.

Il ne reste plus que vingt-quatre heures avant cette foutue rentrée. Le stresse monte un peu plus au fur et à mesure que les secondes passent. Comme à mon habitude, je reste des heures et des heures devant l'écran d'ordinateur. J'approche délicatement de la fin de mon histoire, les derniers chapitres seront les plus importants pour comprendre le sens de la fin. Il est vrai que je mets du personnel dans ce que j'écris, pour un maximum pouvoir décrire les sentiments des protagonistes.

Compétition du cœurWhere stories live. Discover now