Chapitre 38

239 10 0
                                    

Une semaine.

Une putain de semaine.

Une semaine que je suis rentrée chez moi, laissant mes amies et la femme que j'aime. Sept jours, cent soixante-huit heures sans la voir. Mes sentiments font face à une tempête, un ouragan que seule elle peut dissoudre avec ses lèvres ou son sourire, et moi, comme une conne, je suis partie, loin d'elle, loin de mes sentiments.

Dans précisément quarante-huit heures, le premier match de la compétition aura lieu, avec des sélectionneurs professionnels. Malheureusement, mon rendez-vous a lieu demain, à dix heures. En attendant ma sentence, je reste debout, regardant par ma fenêtre la ville, le ciel et les passants dans les rues.

Toute la semaine, je n'ai fait que d'écrire, écrire mes peines, écrire mes maux, écrire ce que je ne dis pas, écrire la vie finalement.

Zélie a essayé de me parler, de me résonner par rapport à Mia, en vain, je ne veux rien entendre, rien comprendre. Elle va m'accompagner demain, ne voulant pas me laisser seule face à mon futur.

Maya a également tenté de prendre contact avec moi, de me poser des questions sur ma sœur et j'en passe. Elle m'a également dit que Mia est complètement chamboulée par mon comportement. Elle est restée pendant tout le séjour dans la chambre, à garder avec elle un pull que j'ai oublié. Maya et Alexis s'inquiètent pour elle, elles ne savent plus quoi faire pour lui arracher un sourire aux lèvres.

Et puis il y a moi, loin d'elle, loin de tout cela, essayant de préserver un maximum le futur de Mia pour qu'elle soit heureuse. Après tout je suis lâche, elle ne me mérite pas, qui voudrait bien d'une femme qui fuit son passé et qui redoute le futur en espérant faire disparaitre le présent ?

La nuit tombe déjà assez rapidement sur la ville, nous sommes bientôt en hiver, les derniers passants se dépêchent de rentrer chez eux, en espérant ne pas être en retard pour le dîner. Tandis que moi, je suis là, à regarder le ciel, admirant la légère lune qui commence à faire son apparition dans la sombre nuit.

Minuit, je décide enfin de manger un petit quelque chose. La fatigue semble être en retard, seul mon ordinateur est allumé, au milieu de la sombre et étroite pièce. Mes doigts parcourent les touches du clavier avec délicatesse et précipitation, mes yeux examinent chaque lettres sur l'écran. Je sais d'avance comment sera la fin de cette histoire, digne de la réalité.

Cinq heures du matin, mon sommeil ne semble décidément pas être d'actualité, le stress commence déjà à grimper en moi, comme une piscine qu'on remplit progressivement en été, sous les doux rayons de soleil. Mon ordinateur n'est plus chargé, mon regard est fixé sur le tee-shirt de Mia, qui n'a pas bougé de place depuis la rentrée.

Dix heures, mes yeux me piquent de fatigue, je n'ai pas dormi une seule seconde depuis le couché du soleil. Mes mains tremblent légèrement et mon cerveau semble désorienté.

Je décide de me lever, mon rendez-vous est dans à peine une heure, mon cœur commence à battre rapidement. Je prends quelques affaires puis décide de m'habiller assez lentement, repoussant le moment venu. Mes mains emprisonnent le tee-shirt de celle que j'aime, le mettant sous mes narines en inspirant son odeur. Cela me détend instantanément, les larmes montent petit à petit, voyant mon futur se dessiner de plus en plus. Mon téléphone vibre, sachant pertinemment de qui il s'agit, je réponds immédiatement.

Zélie : Je suis là dans cinq minutes.

Le lieu du rendez-vous étant assez loin, ma sœur a la gentillesse de m'y conduire ne voulant pas me laisser seule face à moi-même. J'enfile ma montre puis mon collier, regardant le soleil illuminer la ville de bon matin. Puis, sur un coup de tête imminent, je décide d'envoyer mon manuscrit de mon histoire à une maison d'édition. Je l'ai fini cette nuit, avec de nombreuses larmes échouées sur l'ordinateur ou des remembrances. J'en suis fière, très fière de cette histoire, fière de l'intrigue et des personnages. Malheureusement, une personne toquant à ma porte me fit me dépêcher. Une fois prête, j'ouvre la porte et tombe nez à nez avec ma sœur.

Compétition du cœurWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu