Chapitre 31

257 10 0
                                    

POINT DE VUE MIA :

Il s'est passé qu'il y a eu toi.

Cette phrase, aussi innocente qu'elle soit, m'a provoqué un tsunami de sentiments. Elle ne cesse de tourner en boucle dans ma tête, sans me laisser une seconde de répit. Ses yeux me suppliaient de me reculer d'elle, comme si elle était sous mon emprise dès que mon corps était proche du siens. Je ne sais pas quoi penser de tout cela, de la peine ? De la colère ? De l'inquiétude ?

Sans plus tarder une seconde de plus, je sors à mon tour des toilettes en espérant vite retrouver Maya et Alexis. Mes sentiments s'entrechoquent les uns avec les autres, même en essayant de tout effacer de ma mémoire, sa phrase m'a fait l'effet d'une bombe en moi.

Je me perds dans ses immenses couloirs de la fac, même après deux ans passés ici, certains étudiants sont sur leur téléphone, d'autres parlent entre eux en attendant leur cours. Une main qui se pose sur mon épaule me fait sursauter par réflexe. Je me retourne d'un coup et tombe sur les yeux de ma meilleure amie.

-Tout va bien ?

-Je te cherchais justement.

-Viens, notre cours va commencer, il ne faut pas être en retard.

J'acquiesce de la tête puis suis ses pas jusqu'à la salle de notre cours. Je regarde néanmoins à gauche et à droite en espérant croiser son regard, mais non, rien, pas une trace d'elle. Alexis ouvre la porte de notre salle, celle-ci est plutôt grande, assez moderne avec des dizaines d'étudiants. Notre professeure à l'air d'attendre les derniers arrivant avant de pouvoir commencer à enseigner. Alexis me prend par le bras et m'emmène jusqu'à une place, ni trop devant ni trop derrière, au milieu, avec bien évidemment Maya à ses cotés. Après quelques minutes d'attente, la professeure commence à parler.

-Bon... Je me présente, je suis Mme Izra. J'aimerais d'abord vous dire-

Elle se fait soudainement couper par la porte qui s'est ouverte subitement. Une vague de chaleur incontrôlable me monte au corps en me rappelant la légère distance qui était entre nous dans les toilettes. Ses yeux se dirigent vers les étudiants et se posent finalement dans les miens. Son expression faciale indique de la surprise.

-Vous êtes ?

Nos yeux se fixent malgré les paroles de la professeure, comme si nous n'étions que deux dans la pièce, dans une étrange bulle remplie d'électricité. Nous ne détournons pas le regard de l'une et de l'autre, je sens comme une tension dans mon corps, mn cerveau s'imagine ce qui aurait pu se passer si elle se serait avancer vers moi, ce qui aurait pu se passer si elle ne serait pas partie subitement des toilettes, en fuyant comme à chaque fois.

-Mademoiselle ? Mademoiselle ?!

-Oui pardon ?

-Qui êtes vous ?

-Je m'appelle Eva, désolée du retard Madame.

Elle lui fait signe d'aller s'assoir sans rajouter un mot de plus, Eva se déplace comme un automate vers une place libre, au fond, loin de nous mais proche de ses sentiments. J'entends qu'elle s'assoit enfin, je me tourne discrètement vers elle et ses yeux rencontrent une nouvelle fois les miens, mais cette fois-ci, elle détourne le regard.

-Reprenons, comme je le disais je suis votre prof de journalisme pendant cette année. Néanmoins j'aimerais vous informer d'une chose importante et surprenante, la semaine prochaine, donc lundi prochain, nous partons en voyage pendant toute une semaine pour un projet que la fac organise. Il y aura des choses à faire en rapport avec vos cours bien évidemment. Cela fonctionnera avec des groupes de quatre ou cinq maximum. Je vais vous envoyer les détails par mail ne vous inquiétez pas pour cela. Merci de votre écoute, nous pouvons désormais commencer le cours.

Compétition du cœurDonde viven las historias. Descúbrelo ahora