Mes 4 éléments

Chapitre 5

Ma mère avait préparé le dîner, mon père venait juste de franchir la porte d'entrée et moi, j'avais descendu des escaliers.

-Bonsoir Cécile, je suis rentré !

-Bonsoir Enzo. Je t'ai préparé des pâtes, mon chéri...

Je tenta le tout pour le tout :

-Heu... Maman ? Papa ? Vous n'aviez pas quelque chose à me dire ?

Ma mère manqua de peu de laisser tomber une assiette et mon père s'arrêta net devant la porte de la cuisine. J'ai fait quelque chose de mal ?

-On... on va d'abord manger sinon, après, tu n'auras plus faim.

Ça avait l'air vraiment important, alors ! Au moins, il y avait de l'action là. Enfin, il y en avait quand même toute la journée mais je voulais dire chez moi ! Nous mangeâmes en silence (presque, je pense que mon coeur résonnait dans la cuisine) tandis que moi je frémissais d'impatience. Je regardais discrètement mes parents : ils n'avaient pas l'air guai. Mais alors, pas du tout ! Mon père prenait un air renfrogné, renfermé et on pouvait lire une sorte de peur sur le visage de ma mère. Mais qu'est-ce qui se passait ? Il y a eu un décès dans la famille ? Quelque chose de grave ? Ou bien ils me faisaient marcher et moi, je m'inquiètais pour rien. Mais vu leur tête, j'avais un peu peur quand même. Nous venions de finir notre assiette et ma mère se dirigea vers le frigo. Elle interrogea mon père du regard, mais pas moi.

-Je voudrais bien un yaourt à la framboise, s'il te plaît, maman...

-Ou... Oui, bien sûr, ma chérie.

J'avoue que j'avais un peu peur là. Dans les habitudes de la soirée, ils discutaient de ce qui se passait dans le monde, en regardant les infos. Ou encore, mon père racontait sa journée au boulot, moi de même. On rigolait parfois tous ensemble, etc... Mais là, je n'osais point parler. C'est quoi ce langage moyenâgeux ? J'étouffais un petit rire que mes parents ne remarqua point. Encore un ! Décidément, ça me venait beaucoup, en ce moment, ce langage. J'avais même dit une de ces phrases à un de mes professeurs. Pas de bol, elle a cru que je me moquais d'elle. Bon, ça va, c'était la prof de maths. C'est pas énorme. Je ferais mieux la prochaine fois. Je prendrais un autre professeur pour affronter plus coriace que la prof de maths...

-Alors voilà, Iris... Ce quelque chose d'important, on va te le dire... hésita mon père.

A bah, c'est pas trop tôt ! Je me mis à imaginer pleins de trucs. J'étais la cible d'un complot ? Je vais me faire enlever ? Oh moins quelque chose digne de moi, je ne demandais que de l'action ! Hé hé hé...

-On a beaucoup de mal à te le dire, ton père et moi... Tu ne vas peut-être pas nous croire, d'ailleurs...

Quelque chose d'irréel ? Pas de problèmes ! Je vais me faire kidnapper par des extra-terrestres ! Ou encore, je vais rencontrer un dieu ! Ah non, j'en ai déjà rencontré un, c'est vrai... Yale...

-Pour aller droit au but, mais doucement quand même, nous ne sommes pas tes parents biologiques... Nous t'avons recueilli...

... Je peux vous assurer que là, j'ai eu un choc... Mais je ne m'évanouis pas, bizarrement... Comment ça, recueilli ?

-Tes amis aussi, d'ailleurs... Ondine, Céleste, Yale, Maeldan... Tous ! A l'heure qu'il est, ils doivent apprendre cette dure nouvelle...

Comment ça, nous tous ? Mais comment ça se faisait ? Bon, maintenant je vais poser mes questions...

-Mais Papa, enfin Enzo, vous connaissez mes parents biologiques ? Vous les avez vus ? A quoi ils ressemblent ?

-Nous ne les avons jamais rencontrés... Nous t'avons découvert un soir de pleine lune, il faisait bon dehors. Tu étais là, dans ton panier, sur le pas de notre porte... Nous t'avons tout de suite adopté... Il y avait un mot à côté de toi, qui disait que tu étais déclarée comme étant notre enfant à l'Etat Civil, qu'on ne risquais rien... Mais ce n'est pas le plus surprenant, dans cette histoire...

Après son premier récit, ma mère (Enfin, je voulais dire, Cécile ! Cette situation était un peu embarrassante...) se mit à pleurer doucement. Enzo la serra contre lui. Il termina le récit de sa femme...

-Une autre lettre racontait que tu faisais partie du cercle des quatre éléments... Toi, tu es au milieu... Ton pouvoir est que tu maîtrises la magie, donc, tous types de sorts de chaque élément de notre planète... Au début, on n'y avait pas cru... Mais au loin, on a aperçu un homme, très vieux, qui nous fit un clin d'oeil puis, il s'est envolé... Maintenant, on ne te retiens plus. Pars si tu le souhaites, ou restes... Fais comme bon te semble... Nous t'aimons beaucoup, tu sais ? Depuis le jour de ton arrivée... fit-il, un peu triste, je le voyais dans ses yeux...

Je remonta dans ma chambre... Doucement, lentement, mais sûrement...