Chapitre 41

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Ondine s'évanouit. Elle avait dû recevoir un énorme choc, même si elle ne connaissait pas tout à fait ce garçon. Pendant que Céleste lui faisait de l'air et Maeldan lui tenait la main, Yale et moi se regardait, comme si l'un d'entre nous en savait plus, ce qui était mon cas. Mes jambes tremblèrent un peu et Yale dût me retenir.

-Pourquoi on tient à lui comme ça alors qu'on le connaît que depuis deux voir trois heures ?

-Vous avez fait une brève connaissance avec lui et si cela atteint Ondine, ça vous atteint aussi car vous êtes liés à elle. De plus, vous ne l'avez pas remarqué mais votre esprit avait ressenti cette joie qu'il avait à vous rencontrer. Son esprit était tout secoué à l'idée de connaître les enfants des grands magiciens de ce monde !

-Si, j'ai senti cette... chose. Ça m'inquiétait au début mais dès qu'il est venu nous voir pour nous parler, j'ai très vite été à l'aise avec lui. Sur le chemin du retour pour revenir à notre bâtiment, on parlait de tout et de rien comme si on se connaissait depuis longtemps !

-Qu'est-ce qui vous dit que vous ne l'avez pas rencontré plus tôt auparavant ?

Nous étions tous tournés vers Geas, le questionnant du regard. Où, quand et comment aurait-on pu le rencontrer ? Il continua cependant sur le sujet de Marin.

-Ce sont des oiseaux qui sont venus avertir mes plus jeunes seconds. Ils ont fait ce qu'il fallait : ils en ont envoyé un me prévenir et les autres, n'étant plus que trois, ont suivi les oiseaux qui les ont amené à lui. Il tenait debout mais souffrait beaucoup, d'après ce que les oiseaux sont venus me rapporter après avoir conduit mes seconds à lui.

-Il faudra... les... remercier, souffla Ondine, semi-consciente.

-Très bien, ce sera fait. Ils seront honorés d'avoir des remerciements de ta personne.

-Mais... au départ, personne ne nous connaissait et comment se fait-il que maintenant, tout le monde sait qui nous sommes ?

-Ils ont tous suivi vos combats... et quand je dis tous, c'est toutes les personnes qui vivent en ce monde.

-Hen la honte, poussa Yale.

-Et moi dont ! T'imagines ? Me faire ridiculiser sous le poids d'un Yéti qui pue des pieds depuis mille ans !

-Céleste, dix mille ans...

-Tu plaisantes, Geas ?

-Pourquoi je plaisanterais dans des moments comme celui-là ? De plus, ils vous trouvent cools, intelligents et très... divertissants. Au moins, quand vous dirigerez le royaume, rien ne sera ennuyeux.

-QUOI ?!

-Ah ah ! Même Ondine a réagi ! Oui, pardon... fit Mélusine, en voyant l'air menaçant de May.

-Quand vos parents reviendront, ils choisiront la bonne décision mais ne vous étonnez pas si vous arrivez sur le trône un peu plus tôt que prévu ! Vous êtes arrivés dans ce monde il y a maintenant un an et en si peu de temps, vous avez fait ce que les autres enfants de ce monde font tout le long de leur enfance. A partir de six ans, c'est l'attaque de défense puis à dix ans c'est l'attaque offensive. A quatorze ans, on les envoit faire quelques petites quêtes pour les entraîner et enfin, à dix-huit ans, ils partent tous chercher leurs trésors afin d'acquérir leurs armes. Et seuls ! Ils ne partent pas en groupe afin d'éviter les triches, comme chacun d'entre vous qui ne devait aider un de vos amis ne serait-ce qu'une seule fois. Après, ils choisissent la voix qu'ils veulent prendre, c'est-à-dire, leur métier puis peut-être fonder une famille si ils le peuvent.

-Comment ça ? Il y en a qui ne peuvent pas ? dit Yale, surpris de cette révélation.

-Il y a certains métiers qui les obligent à être seuls et parfois, renier toute leur famille comme leurs parents et leurs grands-parents ainsi que les frères et soeurs.

-Comme quoi ? demandai-je.

-Eh bien... les espions, les éclaireurs, quelques-uns des grands magiciens, etc... Comme ça, personne ne peut les manipuler. Si par exemple un mage sachant refermer un vortex possède des enfants, des créatures démoniaques peuvent le manipuler rien qu'en kidnappant les enfants. Ou même juste sa femme ! C'est très courant... Pour éviter plus de pertes, tout le monde s'est mis d'accord que fonder une famille revenait à la perdre quelques années plus tard.

-Oh... fit tout simplement Céleste. Ah, tu te réveilles enfin !

-J'étais réveillée mais j'écoutais jusqu'à ce qu'il ait fini... je revenais un peu de mon évanouissement. On... on peut aller voir Marin ?

-Bien sûr ! On attendait que tu récupères un peu de force. Tu vas savoir marcher jusqu'à l'hôpital ?

-Ben... je sais pas. On mets combien de temps jusque là-bas ?

-Je peux faire une téléportation mais ce serait risqué. Il faut être en bon état pour le faire car on dirait pas comme ça mais on perd un peu d'énergie quand on procède à ce mode de transport. Moi y étant habitué, je n'ai plus aucun problème mais je pourrais aussi m'affaiblir en vous téléportant tous à l'hôpital. Sinon, à pied on mettrait vingt minutes.

-Zéphyr pourrait la porter ! Zéphyr, tu es d'accord, n'est-ce-pas ?

L'aigle de Céleste acquiesça joyeusement et se précipita sur Ondine qui n'était pas du tout rassuré.

-Tu vas voir, c'est le meilleur mon Zéphyr ! Et en plus, il est tout doux. May, tu peux aussi monter sur lui si tu veux !

May rapetissa pour arriver à la taille réel d'un hippocampe pour se réfugier dans les bras d'Ondine qui se réjouit de cette petite présence dans ses bras. Dhara poussa Yale afin de le placer sur son dos.

-Dhara vient de me dire que si je montais sur son dos, on irait aussi plus vite. Il veut aussi que tu montes, Iris.

Dhara me regardait, attendant ma réponse. Je lui collai un gros bisou sur le nez en lui disant "Mais bien sûr, Dhara !" auquel il répondit par un rugissement de satisfaction. Huo décupla ses forces afin de faire une place confortable à Maeldan qui lui caressa le haut de sa tête.

-Et toi, Céleste ? Je suppose que tu voleras ?

-Bien vu, Ondine ! Et restes pas crispée comme ça, il va pas te manger... ou te laisser tomber, fit-elle avec un clin d'oeil.

-Quoi ?!

-Allez Zéphyr ! Huh, cocotte !

L'aigle de Céleste décolla en invitant Huo à ses côtés au vol et Dhara se dressa sur ses pattes de derrière afin de prendre un bon élan. Je m'accrochais fortement à Yale. Nous étions enfin partis !

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