Un autre amour

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Encore un réveil dans ce monde sans Ugo, le soleil est de retour, pourtant ces rayons ne sont plus une solution pour la noirceur de sa tristesse et de ses pensées. Cette boucle sans fin qui rythme son quotidien, rajoute peu à peu un désespoir dramatique dans sa décision.

Cette decision qui pourrait jouer avec les sentiments de Elio et bannir ce en quoi elle croit. C'est sa volonté de lutter contre l'injustice et de protéger ceux qu'elle aime. Amélie est convaincue que l'amour inconditionnel est toujours le meilleur remède pour les âmes meurtries.

Elle se rappelle des moments partagés avec Ugo et cette image est atrocement angoissante quand elle pense à ce qu'il endure depuis sa mort fictive. Pourtant aujourd'hui, tout est différent, Marco n'est pas entrée dans la chambre, elle n'entend même pas le son de sa voix au rez-de-chaussée.

Sa curiosité l'amène à découvrir, par sa fenêtre, la même voiture, qui l'avait conduit au chalet, il y a presque quinze jours. Marco reste immobile à côté du véhicule, un retour sérieux et silencieux qui fait frissonner Amélie. La poignée de la porte s'agite, au moment où elle se réfugie dans le coin de la chambre. Ce n'est plus le prénom d'Ugo qu'elle répète sans cesse dans sa tête, mais celui de Elio quand Monsieur Pelliccioni passe le seuil de la porte.

Amélie remarque la rigidité de ses traits, pratiquement figés où seuls des petits mouvements parcourent ses joues. Sa silhouette élancée et sa démarche lente lui donnent une aura solennelle. Elle reste à bonne distance gardant en mémoire tout ce qu'il a créé pour blesser son fils. Quel pire douleur que de perdre la femme de sa vie dans de telle circonstance !

- Bonjour Amélie. Je ne savais pas que la soumission faisait parti de vos qualités.

Ébahie, Amélie, trouve le regard de Elio et semble l'interroger silencieusement.

- Je vous avoue que je m'attendais à ce que Elio m'appelle pour me dire qu'il avait dû se charger de vous. Mais non vous n'avez pas fuit.

Dubitative, Amélie comprend rapidement à quel point, Elio s'est mis dans une position délicate. La protéger veut obligatoirement dire le trahir. Il a conscience des conséquences si Monsieur Pelliccioni avait le moindre doute sur lui. Amélie se sent alors mal à l'aise face à lui, de peur de divulguer son action de protection, elle se refuse de le regarder une nouvelle fois.

- Je vous connaissez plus bavarde Mademoiselle Gallo. Je vais vous donner sujet à débattre. Imaginez-vous que mon fils, Livio, est enfin rentré à la maison...

Amélie est surprise et incrédule devant les paroles de M. Pelliccioni. Sa stupéfaction se lit dans son expression faciale tandis que ses yeux s'agrandissent de surprise. Sa bouche reste grande ouverte, ne sachant pas quoi dire, elle le regarde longuement.

-... Passons son deuil vous concernant.

Il sourit vigoureusement avant de repartir dans son monologue.

- Gêna et lui ont enfin convenu d'une date pour le mariage. N'est ce pas parfait ?

- Pour qui ? Pour lui ? Certainement pas.

- La revoilà !

Les bras vers le ciel comme pour accentuer le fait qu'il a réussi à la défier de nouveau.

- Pour moi, pour lui, pour eux, peu importe. Ma venue ici n'est pas un hasard Mademoiselle Gallo.

- Étonnant, vous êtes si théâtrale !

- Je n'ai pas pu refuser, à Gêna, son cadeau de mariage.

Amélie reste muette en pensant à Ugo, inquiète d'imaginer qu'il a pu se résigner à laisser place à sa noirceur. Elle regarde un instant, Elio, se sentant coupable de n'avoir que supposer à le manipuler pour obtenir sa liberté.

Dans mon coeur et dans ma tête 2  : CaptiveWhere stories live. Discover now