Dans mon coeur et dans ma tête 2 : Captive

L'île de Travolara

Le bateau franchit péniblement les vagues et s'approche lentement du ponton de l'île de Travolara. Les yeux d'Amélie scrutent anxieusement le décor désertique et sa peur commence à monter. Il n'y a pas âme qui vive et l'air est lourd de malaise entre elle et Gêna, qui se tient à ses côtés. Quand le bateau atteint enfin le ponton, elle prend une longue inspiration et descend sur les planches couvertes de mousse. Elle sent le regard insistant de Sandro sur elle, mais elle refuse de le regarder et s'oblige à avancer.

Amélie fut prise d'une profonde angoisse. Le paysage qui s'offre à elle est encore plus isolé et inhospitalier qu'elle ne l'avait imaginé. La plage n'est constituée que de sable et de cailloux et, en arrière-plan, on peut apercevoir une grande tour digne d'un conte pour enfant.

Le ciel, qui avait été clair et bleu tout au long du voyage, s'est assombri d'un coup. Amélie se sent oppressée et inquiète. Elle ressent une profonde insécurité et un malaise persistant. Si, elle avait réussi à éviter tout contact avec Gêna, la proximité dans le véhicule devient pesante et étrange. Sandro n'a pas perdu en intensité lorsqu'il pose ses yeux sur elle.

- Pourquoi Gêna ? Quel est ton plan ?

- Je pensais que tu voulais tout savoir. Tu as mis ton nez dans nos affaires quoi de mieux que de voir par toi-même.

Le véhicule ralenti lorsque Amélie découvre ces bâtisses autour du phare. L'une centrale, ovale est imposante puis une seconde ressemblant à une école bien gardé. La cour est sécurisée par de grand portails et des barreaux, laissant la curiosité d'Amélie entrevoir plusieurs porte close.

En bas des marches du phare, Amélie vacille sur ses jambes, une réponse fébrile de son corps qui semble ne plus pouvoir avancer. L'un des hommes bouscule Amélie lorsqu'il voit à quel point, elle refuse de rentrer.

Gêna précède ses pas avec enthousiasme, la découverte des lieux est incroyable pour Amélie. Si l'extérieur semble vétuste et ancien, l'intérieur est à la hauteur de la vie de Gêna, luxueux et prétentieux.

Amélie se sent à la fois intimidée et effrayée. Elle a du mal à réaliser l'ampleur de ce qu'elle voit. Tout est si beau, si riche, si différent de ce qu'elle a toujours connu.

Face, à l'ampleur des marches d'escalier qui mènent au sommet du phare, elle sent son corps se figer. Elle a peur de l'inconnu qui se trouve derrière la porte.
Mais Gêna ne lui laisse pas le temps de réfléchir. Elle ouvre la porte d'un petit bureau qu'elle traverse rapidement puis saisit un livre sur la bibliothèque. Amélie recule d'un pas quand elle est surprise par l'ouverture d'une porte dérobée. Dans cette minuscule pièce plus sobre et modeste, elle y découvre un lit et une commode dans un coin de la chambre. Puis à l'opposé une petite douche et un toilette.

- Bienvenue chez toi Amélie.

Immédiatement, Amélie regarde à travers le hublot et admire le magnifique panorama qui s'offre à elle. La mer, l'horizon et tous les mystères qu'elle renferme. C'est un miroir donnant sur la liberté de son passé qui la bouleverse instantanément. Du bout de son doigt, Gêna attire le regard d'Amélie sur certains objets qui se trouvent dans la chambre.

La caméra dans l'angle de la pièce qui lui indique qu'elle est surveillée et la lumière qui se reflète sur un miroir, lui rappellent la réalité de son enfermement. Un petit écran éteint
témoigne du fait qu'elle est coupée du monde extérieur. Puis une paire de menotte accrochait le long de chaînes fixées au mur la laisse perplexe. Sandro agite de nouveau son couteau silencieusement laissant Gêna apprécier la réaction d'Amélie.

- Tu penses que m'enfermer ici fera oublier à Ugo qu'il t'épouse seulement pour conclure un contrat ? Il ne t'aime pas et tu le sais.

- Peu importe. Tout ce que je veux c'est voir dans tes yeux la déception lorsqu'il me dira oui. Après je verrai ce que je ferais de toi mais à partir de maintenant Sandro prendra soin de toi ...