Dans mon coeur et dans ma tête 2 : Captive

Liberté

Asha court à toute vitesse vers la porte d'entrée du phare, suivie de près par Ugo et Matthieu. Elle sait que le temps est compté, et elle doit atteindre la chambre où est séquestrée Amélie.

L'escalier en colimaçon s'élève devant eux, et ils commencent à gravir les marches quatre à quatre. Asha sent la hauteur du phare, mais elle ne regarde pas en bas. Elle sait que le temps presse, et elle doit se concentrer sur l'objectif.

Son cœur bat la chamade dans sa poitrine, et sa respiration est saccadée. Ses jambes la portent sans faiblir, mais ses muscles commencent à la brûler. Elle sent l'effort qu'elle fournit, mais elle ne s'arrête pas. Elle est déterminée à sortir Amélie de sa prison.

Les marches semblent interminables, mais finalement, ils atteignent le sommet. Asha ouvre la porte du bureau et entre sur la plateforme. Le regard d'Ugo inspecte une pièce remplie de livres sur la bibliothèque, un vieux bureaux poussiéreux et la fumée qui s'immisce lentement à travers la fenêtre ouverte. La voix tremblante et pleine de déception interrompt ce chant des vagues qu'ils entendent en contre-bas.

- Elle n'est pas là Asha.

Elle s'avance vers la plus haute des bibliothèques, s'élève sur la pointe de ses pieds puis saisit un livre. Elle actionne le mécanisme sous les yeux médusés d'Ugo et Mathieu.

Amélie est suspendue par des chaînes contre le mur, face à la porte. Elle est inconsciente, couverte de blessures anciennes et nouvelles, des gouttes de sang perlant sur sa peau. Les chaînes la maintiennent debout, son poids faisant rougir les poignets enchaînés.

La vue d'Amélie, suspendue de manière si cruelle, fait naître en Ugo une douleur indescriptible. Les souvenirs douloureux de l'incident au camping refont surface dans son esprit, lui faisant revivre chaque seconde de cet épisode traumatisant. Il se sent à la fois en colère et coupable. Sa rage qui bouillonne en lui est en partie dirigée contre lui-même, se reprochant de ne pas avoir été là pour la protéger.

L'impuissance qu'il ressent est tout aussi pesante. Il se sent incapable de faire quoi que ce soit pour aider Amélie, alors qu'elle est là, suspendue et inconsciente, victime d'une violence inhumaine. Cette situation le remplit d'une tristesse profonde et d'un sentiment de frustration intense. Il sait que chaque seconde compte et qu'ils doivent agir rapidement pour sauver Amélie.

Ugo se tourne vers Mathieu, les yeux remplis de détermination.

- Trouve quelque chose pour couper les chaînes.

Mathieu hoche la tête, le visage tendu par l'effort de rester calme en ces circonstances. Il inspecte la pièce voisine, cherchant quelque chose à utiliser comme outil de coupe parmi les livres. Il repère une vieille scie à métaux rouillée sur une étagère. Sans hésiter, il se dirige vers elle et la saisit.

Pendant ce temps, Ugo s'approche d'Amélie, il a bien trop peur de lui faire plus de mal en posant ses mains sur sa peau fraîche. Il avance ses lèvres près de son oreille et doucement il répète son prénom en espérant pouvoir la réveiller. Il vérifie sa respiration, soulagé de constater qu'elle respire encore, même si son souffle est faible. Mathieu revient avec la scie et commence à couper les chaînes qui retiennent Amélie. Le son strident de la scie sur le métal remplit la pièce, faisant écho à l'angoisse qui serre la gorge d'Ugo.

Enfin, les chaînes tombent au sol et Ugo attrape Amélie dans ses bras, la soutenant pour éviter qu'elle ne s'effondre. Il remarque les marques de coups sur son corps, des entailles profondes et des ecchymoses qui font mal rien qu'à les regarder. Il se sent impuissant, incapable de faire autre chose que de la tenir et de la protéger.

Dans ses bras, il sent sa poitrine se soulever et s'abaisser au rythme de sa respiration hachée. Il se concentre sur son propre souffle pour rester calme et ne pas laisser sa propre détresse prendre le dessus. Ses bras enserrent doucement Amélie, comme s'il voulait la protéger de tout mal. Il ferme les yeux et reste ainsi pendant quelques instants, essayant de se rassurer lui-même autant que de rassurer Amélie.