Chapitre XII - Noël

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Village des Hautes-Forges,

Contrée Libre

Une grande partie de la forêt fut dévastée par l'incendie. La rivière qui la parcourait avait heureusement ralentie la progression des flammes dévastatrices, facilitant ainsi la maitrise de l'incendie en moins d'une heure. Au petit matin, tout était éteint.

Le village ne fut heureusement pas touché... mais les dégâts étaient considérables. L'air était étouffant, une épaisse fumée noire s'élevant des arbres et de la terre brûlés. L'eau de la rivière était pleine de cendres et il serait impossible de s'y approvisionner pendant un moment. Des carcasses d'animaux qui n'avaient pas réussi à fuir à temps avaient été retrouvées. Les futures récoltes des arbres fruitiers avaient été ravagées.

Un véritable désastre environnemental...

Les impériaux de Miewart étaient vite arrivés après que la situation fut sous contrôle. Même leur commandant, le lieutenant Leowald, avait fait le déplacement. Ils avaient passé la journée du lendemain de l'incendie à retourner la forêt à la recherche d'indices, d'une quelconque trace laissée par de potentiels survivants ou par d'éventuels coupables. Ce même jour, des pluies épaisses s'étaient abattues sur toute la Contrée Libre. Une aubaine lorsque l'on connaissait la vérité sur ce drame. Les traces de sabot des chevaux avaient rapidement disparues dans la boue et les flammes avaient ravagées tout ce qui aurait pu aider les impériaux à trouver les coupables. Il ne leur restait plus rien de concret, à présent.

L'inspection du zeppelin en miettes, une fois la pluie calmée, n'avait rien donné de plus, sinon les convaincre de la mort des impériaux et des eledarses. L'explosion avait été si puissante qu'il ne restait presque aucune trace des corps, hormis des morceaux provenant des bracelets en orphin et quelques rares fragments d'os. Les insignes de l'officier impérial, qu'il portait autrefois sur la poitrine, accrochés à son uniforme, avaient également été retrouvés dans le feuillage d'un arbre calciné. On retrouva même le pommeau d'une lame à moitié broyé. Une chose était sûre : l'explosion avait été incroyablement dévastatrice en son épicentre.

Leowald avait été face à une situation inédite pour lui et ne savait comment la gérer. Fenril avait passé des heures à lui expliquer en détails tous les évènements qui s'étaient produit depuis quelques jours, mais cela n'avait guère aidé le lieutenant à trouver une solution. Gabriel, lui, avait passé la journée à faire l'état de l'étendue des dégâts à cause du gaz contenu dans le dirigeable, qui allait avoir un fort impact sur l'économie locale déjà bien atteinte. Le lieutenant avait promis des dédommagements de la part de l'Imperium et s'était excusé en son nom.

Dans l'ombre, Noël avait lui aussi enquêté. Sa curiosité maladive mélangée à l'inquiétude d'Aïmar, qui voulait s'assurer que ses nouveaux amis étaient bien vivants, l'avait poussé à mener sa propre petite enquête sur le terrain, en prenant bien soin de contourner les impériaux inspectant la scène du drame pour ne pas s'attirer leur attention. Effectivement, tout portait à croire que les individus étaient morts. Enfin, on le croyait si on ignorait la vérité. Vu qu'aucun corps n'avait été retrouvé et que nulle trace ne restait, il était tout à fait possible que les eledarses aient pu s'enfuir. Mais avec l'aide de qui ?

Après de longues heures d'analyses, d'inspection des registres du village et de recueillement de témoignages, le lieutenant Leowald en avait déduit que l'explosion avait été produite à cause d'une défaillance des systèmes au démarrage du dirigeable impérial. Il l'avait fait noter sur le rapport de l'incident sans trainer, ne voulant pas davantage s'attarder sur cet accident. D'autres tâches plus importantes à ses yeux demandaient son attention, comme les préparations des prochaines « Illuminations », la fête annuelle emblématique de la Contrée Libre, prévue pour très bientôt. Comme chaque année, Leowald recevait les ambassadeurs de tous les continents, ce qui représentait une organisation conséquente. Les impériaux avaient alors passé le reste de la journée à nettoyer les environs en ramassant les débris et étaient repartis en début de soirée. Morgan les avait accompagnés, officiellement pour être témoin et rapporteur des faits auprès de ses supérieurs hiérarchiques, officieusement pour changer d'air et passer quelques jours hors de la vallée des Hautes-Forges.

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