XXXIII🌗

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Je me tiens là, dans le silence pesant des escaliers, mon cœur battant à chamade, le souffle court.

L'instant d'avant, Léandros était là, si proche, son regard ancré dans le mien, éveillant une lueur d'espoir au plus profond de moi. Mais, tout aussi rapidement, il s'est éloigné, laissant derrière lui un froid qui me transperce l'âme, un vide qui résonne avec la brutalité d'une vérité que je refuse d'affronter.

Avais-je rêvé tout cela ? Étais-je encore endormie ? Oui, c'est cela, je suis encore endormie, et tout ceci n'est qu'un mauvais rêve, tentais-je de me persuader.

Mais la douleur de ce rejet était trop réelle, trop envahissante, aiguë et insupportable pour n'être qu'un rêve. C'était la stricte réalité : Léandros venait à nouveau de me rejeter, et il l'a fait avec une telle répugnance, comme si ma présence seule lui était insoutenable.

Mais au-delà de la douleur, j'étais aussi confuse ; je ne comprenais pas ce qui l'avait pris, je ne comprenais pas son geste. Était-ce une nouvelle forme de cruauté, un jeu sadique destiné à me tourmenter ? Je revis l'instant encore et encore, cherchant des indices dans ses gestes, son expression, mais je ne trouvais que plus de questions, sans aucune réponse.

Ou peut-être existe-t-il, au fond de lui, un sentiment autre que le mépris, car ses yeux avaient pris une teinte et une lueur différente lorsqu'il m'avait prise dans ses bras. Peut-être avait-il réellement eu envie de m'embrasser.

Ne sois pas naïve, mon petit, c'est de Léandros Alastair dont on parle ; cet homme te méprise plus que n'importe qui dans ce monde.

C'était certainement sa nouvelle tactique pour m'humilier à nouveau et pour tourmenter mon âme.

Ou Avait-il découvert les sentiments que je nourrissais à son égard peut être ? Juste ciel, non, impossible.

Il n'avait rien découvert du tout ; il tentait juste de m'humilier encore plus que d'habitude en faisant naître en moi un désir brûlant pour lui, pour qu'ensuite je souffre comme maintenant de la façon dont il prendrait un malin plaisir à me rejeter, comme il venait de le faire.

Comme je détestais cet homme !

À présent, une colère noire bouillonnait en moi. Pourquoi jouer ainsi avec mes sentiments ? Non, il n'avait pas le droit de faire cela. Jamais je ne le laisserais jouer ainsi avec mes sentiments.

J'ai été trop, bien trop indulgente avec cet homme, mais à partir de maintenant, tout cela était fini. Je ne baisserai plus le regard devant cet homme, et je refuse d'être la marionnette de ses cruautés. Je ne laisserai plus Léandros, ni personne d'autre, piétiner mon cœur. Je me promets de ne plus vivre dans l'incertitude et la douleur.

Je ne sais pas encore comment j'allais l'affronter, ni comment je vais clarifier les choses entre nous, mais je sais que je dois le faire, pour moi-même.

🐺 🌒🐺

J'étais dans le séjour avec Isis, en train de discuter avec elle des banalités de la vie.

Depuis l'incident dans le couloir, je n'avais pas revu l'Alpha. Ce jour là, j'avais attendu dans son bureau pour lui parler, mais il ne s'était jamais montré.

Lasse d'attendre, j'étais allée voir Ulys, qui, étonnamment, avait repris du poil de la bête comme s'il n'avait jamais failli perdre son épaule la veille.

Il m'informa que l'Alpha était parti en voyage d'affaires et ne reviendrait que trois jours plus tard, ce qui signifiait aujourd'hui.

Je l'attendais de pied ferme, car j'étais décidée à lui dire mes quatre vérités et à cracher tout mon venin. Car au-delà de l'incident dans le couloir, Ulys m'avait aussi appris qu'Emrys s'était absenter pour un petit moment pour raisons professionnelles, mais je savais que ce n'était pas du tout vrai.

La meute d'arcadÿs🌗: Un mariage presque arrangéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant