XXXV🌗

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Dire que j'étais si confiante avant ma conversation avec cet homme. Je pensais que jamais plus il n'aurait l'ascendant sur moi, et me voilà à faire les cents pas dans ma chambre à 1h du matin.

L'euphorie du baiser passé, mon esprit est redevenu clairvoyant, et une honte soudaine s'est emparée de moi. Comment ai-je pu baisser la garde aussi facilement ? Comment ai-je répondu si impudiquement à ce baiser ?

Pourtant, j'avais réussi à percer son petit jeu. Je savais pertinemment à quoi il jouait, mais je suis tombée, comme une imbécile, tête la première dans ses bras.

Oh, que j'étais naïve et stupide.

Après m'être longuement torturée l'esprit, j'ai finalement pris une décision. La meilleure solution qui s'est imposée à moi, sinon ma seule issue.

Il m'a dit droit dans les yeux qu'il ne m'aimait pas et que cela n'arriverait jamais, et je me suis résignée. Il m'a dit qu'il était épris d'une autre ; j'ai eu le cœur brisé, mais je l'ai accepté.  il m'a dévalorisée et humiliée à maintes reprises, et j'ai encore toléré. Mais le voir jouer avec mes sentiments, ça, c'est au-dessus de mes forces. J'ai bien trop à perdre.

Rentrer dans son jeu, c'est me détruire à vie, et cela c'est ma limite. Car je sais qu'à ce jeu, il gagnerait facilement . Je me retrouverais très vite à ses pieds, le suppliant de m'aimer et de m'accorder les miettes de son attention.

Je savais que, vu les sentiments que j'éprouvais pour lui, je déposerai facilement les armes, comme je l'ai fait ce soir, et à ce moment-là, je serais à sa merci.

Le peu de fierté et de dignité qu'il me restait, il n'en ferait qu'une bouchée.

Peut-être que je suis une lâche, ou pire, mais je l'accepte totalement, car je sais que je n'ai absolument pas la force de faire face à ce Léandros Versatille, tantôt je t'aime, tantôt je te méprise. Mon petit cœur ne supporterait pas un rejet de plus, encore moins un autre baiser de ce genre. Il fallait que j'essaie de sauver ma peau et mon cœur à tout prix.

Cette nuit-là, je ne trouvais pas le sommeil jusqu'au petit matin. Je ne suis pas descendue au petit déjeuner, prétextant à Gaia que j'avais mal au bas-ventre.

Aux environs de 10h, je pris une douche et m'habillai, choisissant une longue robe beige ceinturée d'or à la taille, et attachai mes cheveux en deux nattes.

Me regardant dans le miroir, je trouvai que mon look du jour me donnait un petit air guerrier, ce qui me satisfaisait, car comme on dit, la façon dont on se perçoit augmente significativement notre confiance en soi. Et en matière de courage et de confiance, j'avais besoin d'une bonne dose pour ce que je m'apprêtais à faire.

Je descendis les escaliers, et plus j'avançais vers son bureau, plus ma gorge se desséchait, mes mains devenaient moites, et mes jambes lourdes. Quand je me retrouvai devant son bureau, je n'osai pas toquer.

Là, debout devant ce bureau, je me demandais si j'avais pris la bonne décision, même si au fond de moi, je savais pertinemment que c'était la meilleure chose à faire.

Je rassemblai tout ce qu'il me restait de courage et toquai à la porte. Sa voix grave me dit entrer.

J'inspire un grand coup, Ce n'était pas le moment de flancher, Maëlys.

J'ouvris la porte et pénétrai dans le bureau. Il était assis derrière son bureau, et Ulys lui faisait face, assis sur une des chaises visiteurs. Je ne savais pas qu'il était accompagné. Ses yeux perçants croisèrent les miens, et aussitôt, je baissai la tête, incapable de soutenir son regard.

- Je ne savais pas que vous étiez occupé, je repasserai.

M'apprêtant à sortir, je fus arrêtée par Ulys.

La meute d'arcadÿs🌗: Un mariage presque arrangéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant