Chapitre cinq

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Je me prépare, l'air absent, il est six heures trente. Je n'avais pas vraiment envie d'aller en cours, je voulais juste prendre deux fringues et rentrer à Daegu, avec ma famille, mes amis...

J'attrape ma chemise blanche, fait rapidement ma cravate foncée, je ferme la braguette de mon pantalon d'uniforme et j'enfile simplement mon blazer. Mes baskets noirs aux pieds, je pars dans ma salle de bain. Je mets un peu de cire dans ma main en la frictionnant avec l'autre pour enlever le surplus de produits avant d'en appliquer dans mes cheveux châtains, histoire de les relever un peu. Histoire d'être présentable, quoi.

Sept heures quarante-et-une.

Je prends mon sac, mes clefs, ferme la porte de mon studio d'un geste bref et rapide puis enjambe mon vélo une fois rendu au rez-de-chaussée. J'avais peut-être le temps de prendre un Star Buck, que je boirai avant d'entrer dans le lycée.

Je me trouve dans la salle d'anglais, par chance pour cette première heure de la journée, aucun des garçons ne se trouvaient avec moi, enfin quand je parle des garçons, pourtant Jungkook est dans cette classe d'habitude... Il a dû sécher, je veux parler des quatre débiles quoi. Je n'y inclus jamais Jimin, car ce dernier mérite ma confiance, enfin, je crois. Depuis un mois que je le connais, je pouvais le considérer comme le seul « ami » que j'avais dans le « Seowon School », et encore, je ne traînais jamais avec lui vu qu'il était toujours fourré avec les autres, il était juste à côté de moi en Japonais et en Économie et Sociale.

Mais Jimin faisait partit de ce genre de personne qui regarde la souffrance des autres. Il ne rit pas d'autrui, il ne suit pas les autres, il ne se moque pas, mais ce n'est pas pour autant qu'il fait quelques choses d'autre que regarder. Il est passif devant la scène, il se cache. Il ne me regarde jamais dans les yeux, alors que je moi je le supplie de me sauver, parfois. Mais lui, il ne voit rien. Il ne voit absolument rien, il se bande les yeux lorsque je suis la victime des moqueries des autres.

Mais je ne vais pas lui demander de me protéger, encore moins face à ses amis. Et je ne veux pas le perdre, je le connais encore peu, mais assez pour savoir que c'est la seule personne qui m'apprécie ici.

Jimin était beau, aimé, populaire. Jimin se faisait respecté des autres. Il pouvait faire cesser ces ridicules persécutions juste en élevant un peu la voix. Il est le genre de personnes à avoir toutes les filles qu'il souhaite à ses pieds, mais il ne sort avec aucune de celles-ci. J'y ai déjà réfléchi, et j'en ai conclu qu'il était gay. Ça ne m'a pas étonné, puisque moi-même je le suis et je sais donc pourquoi il ne l'avoue pas à tous. Il a honte de lui, de ses choix sexuels, alors que pourtant, il ne doit pas être le seul homo de cette école, sans m'y compter.

De l'heure, je prends quelques notes sur un calepin puis ensuite, je me dirige vers la permanence. Je croise le regard du proviseur, il me dévisage méchamment, lui aussi. Je passe mon chemin, traverse le couloir et monte d'un étage rapidement, m'enfonçant dans la foule avant de sentir une douleur me transpercer l'oreille. Je pose ma paume sur celle-ci, du sang coule sur ma main. Mes yeux bridés s'élargissent montrant mon étonnement, ma bouche rosée se crispait en laissant échappé un petit « Ah... » douloureux et plaintif. Je lève les yeux, transperçant du regard mon membre rougeâtre, Suga.

« T'as pas besoin de porter des trucs aussi classe Kimi. »

Devais-je le prendre comme un compliment ?

Dans sa main pâle, il tenait de deux doigts un anneau doré, le fermoir ne s'était pas ouvert, il l'avait arraché d'un coup sec. Ma vue se brouille, je retiens difficilement mes larmes face à la douleur, je commence à m'en aller de sorte à quitter l'établissement, il fallait juste que j'aille à l'hôpital.

Cross my heart and hope to die.Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum