Chapitre quarante-sept

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Point de vue Externe.

La pluie s'abat violement sur les fenêtres de l'appartement de Kim TaeHyung. L'horloge indique minuit douze. Le jeune homme est assis sur son lit à la couette noire, ses jambes repliées contre son torse. Du bout des doigts, il caresse une boite argentée avant de la prendre dans ses mains en ouvrant le petit loquet. Une larme coule le long de sa joue, puis un sanglot se forme dans le creux de sa gorge, ses lèvres s'étirent durement et il laisse la tristesse l'emporter. La vue embrouillée, il regarde longuement le contenu de la petite boite et il sort délicatement un sachet en plastique, TaeHyung l'ouvre puis il le secoue de sorte à déposer une petite pilule dans le creux de sa paume. Si faible.

« TaeTae, ne retombe pas dans ton passé.... »

Il se supplie lui-même de ne pas porter le petit objet à sa bouche, mais il avait déjà franchi la barrière de ses lèvres. Le corps de l'orphelin se retrouve allongé sur le meuble, il ferme les yeux en imaginant le sourire de JungKook. Il lui manque, c'est atroce. Et pourtant, qu'est-ce que le manque ?

Le manque n'est pas un sentiment heureux, il n'est pas non plus une pensée énervante. Le manque ce n'est que du vide. Un trou dans la poitrine, quelque chose sur lequel on ne peut pas mettre de mots. Ça fait mal, tout comme cela fait du bien. C'est très étrange à vrai dire, on veut tous manquer aux autres alors que l'on déteste être en manque d'une personne. Car oui, c'est cela la définition de « manquer », on n'est en manque de la personne : de son visage, de son rire, de ses yeux, de son odeur, de sa main si tendre, de ses mots, de ses cheveux, de ses blagues nuls, de ses bras frôlant les tiens.

Chacun d'entre nous a peur, peur de ne pas manquer à l'autre, peur qu'il nous oubli, peur de n'être plus qu'un petit tas de mégots dans un cendrier, consumé de la cigarette qu'est sa vie.

On s'imagine ses nouvelles relations, ses nouveaux amis, ses rires qui se font sans notre présence. Ça nous tue, littéralement. Alors que nous souffrons, chacun de notre côté, de cette chose qu'est le manque. Comment peut-on souffrir par un vide ? Ce n'est pas même un sentiment, pas même une tristesse, juste un trou. Comme lorsque l'on fixe un point invisible, perdu dans ses pensées, ce n'est rien, mais ça fait mal.

Et lui, il a mal. Son cœur le brûle.

La sonnette retentit dans la maison des Jeon, réveillant JungKook qui était rentré un peu plus tôt dans la nuit. Il s'accoude sur son matelas moelleux, s'enfonçant un peu plus profondément dedans, il baille en jurant et il se lève lentement. Le jeune homme enfile un jogging, puis il descend à vive allure ses escaliers. Il regarde dans le judas qui ose le déranger à pareille heure, il ne voyait rien faute de la noirceur de Séoul. JungKook ouvre la porte tout en se frottant les paupières d'une main, il découvre une forme humaine devant lui mais il ne distingue pas le visage de la personne. Il allonge le bras vers sa droite et enclenche un petit interrupteur, dès lors, une lumière grésille et s'allume, éclairant le porche.

Un jeune homme aux cheveux foncés s'y trouve, il le regarde de ses yeux noirs, ses larmes s'y coinçaient.

La main de JungKook glisse le long de la porte, d'un air las.

« TaeHyung, qu'est-ce que tu fais là ? »

- Tu me manques, JungKook.

Il baisse les yeux à l'entente de cette nouvelle, jusqu'à ce que son regard se pose sur le bras de son interlocuteur. L'ombre des cicatrices de ses anciennes scarifications ressortaient d'avantages, il les distinguait très bien, il réussit même à en découvrir des plus récentes. Il lui prend le bras en lui demandant pourquoi est-ce qu'il avait recommencé, même s'il savait qui en était de nouveau la cause.

Cross my heart and hope to die.Where stories live. Discover now