Chapitre vingt-quatre

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Point de vue TaeHyung.

J'ouvre mes paupières, j'avais un mal de crâne épouvantable, ce devait être à cause de ce rêve, très étrange d'ailleurs. Moi, aller chez JungKook pour qu'il me console car je ne connais que son adresse ? J'en rirais presque.

Je me concentre sur le décor, posant mes petits yeux bruns sur mon oreiller : le torse chaud d'un mec, des cheveux lisses et noirs de jais, un visage angélique. Comme si un couteau venant de me traverser le cœur en un grand coup sec, je me rends compte que je n'ai jamais rêvé. Je reste collée au corps de JungKook, à la fois dégoutté d'être ici et aussi content qu'il ne m'a pas rejeté. Je respire profondément avant de fixer un point dans le vide. Mes parents sont décédés. Je suis majeur, je suis leur seule famille, c'est moi qui allait devoir m'occuper du notaire, de tous ces papiers. Quelle idée de demander ça à quelqu'un qui venait de perdre un de ses proches.

Incapable de pleurer par manque d'eau dans le corps, je me lamente sur mon sort. Je me sens vidé, ce n'est pas un sentiment, car justement, il n'y en a plus, mais c'est horrible comme... sensation. Oui, ce n'est plus qu'une sensation, ce n'est pas une pensée, pas un état, pas une idée, ni une expression, c'est une sensation.

Plus le temps défile, plus je perds ce qui m'est chère, ce qui me faisait tenir, ce qui créait mon bonheur, mon univers, ma vie. Tout bascule, la roue tourne et m'écrase au passage, broyant mes os et mon cœur, ne laissant qu'une bouillie de sang et d'organes déchiquetés. Ma vie est juste à vomir, c'est ça, qui essaye de voir à quoi elle ressemble irait dégueuler sur le sol tellement mon être est affreux, pitoyable, et non enviable.

Mes parents étaient mon seul espoir de sortir de cet enfer humain, mais il a fallu qu'ils s'ajoutent à la collection de mes pleurs matinale. Je ferme les yeux, admettant leur décès. Tant pis, il fallait bien que ça arrive un jour ou l'autre, il faut l'accepter après tout, avancer même si cela s'avère douloureux et incroyablement ridicule. Pourquoi avancer dans un monde qui ne mènera qu'à la mort ?

Sous moi, le corps de JungKook bouge avant de s'éveiller.

« Bonjour. »

Il était tout endormit.

« Hey. »

Mon ton se fit triste, et pitoyable. Mes yeux s'attarde sur son visage, tandis qu'il eut le réflexe de me prendre dans ces bras, si tôt le matin.

« Ça va aller. »

Mensonge. Il mentait, et il le savait. Qu'est-ce qui irait mieux ? Qu'est-ce qui pouvait aller mieux ? Il annonce ces mots comme si ma vie allait s'arranger, comme si les lycéens à la con de Seowon School allaient me laisser tranquille, m'apprécier, voir me vénérer comme à Daegu. Comme si Ji Ho allait revenir vers moi. Comme si MinHyun n'allait pas mourir d'une overdose tôt ou tard, comme si j'allais reprendre les kilos que j'avais perdu ce qui me creusait les joues. Comme si mes parents allaient revenir à la vie par une prière de la Vierge Marie. Comme si.

« JungKook, tu veux bien faire quelque chose pour moi s'il-te-plait ? »

Comme si JungKook faisait quelque chose pour les gens.

« Oui ? »

- Tu veux bien m'accompagner à Daegu chercher mes affaires et aller voir le notaire et cette connerie de banque ?

- Je vais prendre ma voiture, ce sera mieux pour charger tes objets de valeurs et tout.

- Il faut plus de trois heures pour y aller, tu le sais ça ?

- Oui, je le sais. Aller viens TaeHyung, il faut qu'on mange avant d'y aller.

- J'ai pas faim.

- Il faut que tu manges.

Cross my heart and hope to die.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora