Chapitre quinze

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« Hey Taehyung, c'est demain que tu vas voir la psy du bahut ? »

Il avait ouvertement crié la phrase dans le couloir, à l'entente de tous. Des rires me montèrent aux oreilles, avant de faire un capharnaüm inaudible, d'insultes, de moqueries, de rires. J'avais honte, ils me regardaient, dégoûtés et hilares.

Jimin lui avait dit que j'allais la voir, putain, il pourrait quand même avoir un peu pitié de moi ! Rien qu'un peu. J'étais tellement pitoyable. Je ne me retourne pas, et avance.

« Attends Jin, c'est pas l'meilleur, en plus il est pauvre. T'imagines même pas l'endroit où il vit, y a même des rats. Et il a même pas de salle de bain, il va dans les toilettes publiques, ça se trouve, il se lave dans celle du lycée. »

- Baah, crade.

Il m'avait envoyé six pieds sous terre, je tremble mais décide d'avancer, au moins pour ne pas entendre d'autres critiques infâmes et puérils, et qu'ils ne voient pas mes spasmes, sous quoi ils auraient gagnés, même s'ils ont déjà gagné, depuis longtemps.

Je passe au-delà de ces petites insultes, très blessante, et pars en sciences-physique, pour mon dernier mercredi avant quelques courtes semaines.

« Tenez. »

Je leur tends les canettes, qu'ils s'empressèrent de prendre.

« La monnaie. »

Niam Jun tendait la main, je lui donne les petites pièces argentées d'un geste las.

« Bien, tu n'as pas intérêts de t'être approprié un seul de mes won, tu n'es qu'un jouet, et un jouet ce n'est pas payé. Même si tu as besoin d'argent... et d'une bonne douche. »

J'étais posté devant lui, dans les escaliers principaux. Beaucoup d'étudiants stationnant devant le couloir d'entrée riaient de moi, encore. Je me sentais extrêmement mal. Jungkook me dévisageait de haut en bas depuis quelques minutes, et Jin ne faisait que lancer des blagues sur mon physique et ma vie, la plupart fausse bien évidemment. Je reste planté devant eux cinq minutes, avant de retourner en cours, si l'art-plastique était un vrai cours.

J'ouvre un œil et éteint mon réveil, à tâtons, dans le noir de ma chambre. Son bruit strident et angoissant m'énervait et résonnait dans ma boite crânienne.

Tae, trouve ce putain de bouton ! Ah, le voilà. J'exerce une pression dessus, et essaye de décrypter l'heure qui apparaissait en lettre numérique rouge. Six heures deux. Comme tous les matins quoi, sauf le lundi.

Je repousse ma couverture de geste brusque et frisonne de froid avant d'augmenter la température du chauffage, puis je vais prendre mon petit déjeuner d'un geste las et fatigué pour effectuer les mêmes gestes que tous les matins. Je sors le lait du frigo, le referme, verse le liquide blanc dans une tasse que je mets à chauffer cinquante secondes dans le micro-ondes, pas plus, pas moins. Puis, pendant qu'il réchauffe, je cherche les céréales et la brioche sur le plan de travail, ainsi qu'un pot de Nutella et une cuillère. Puis je sors la tasse et la pose sur la table, je m'assoie, et remarquant l'oublie du chocolat en poudre, me relève, énervé. Puis j'allume la télé et cherche des dessins animés ou de la musique.

Je range tout et me dirige vers la salle de bain avant de me doucher, de me laver les dents, de me sécher les cheveux, les coiffer et m'habiller.

J'en ressors entouré d'une fine serviette et va chercher mes habits, qui ne diffère pas à d'habitude – mon uniforme bleu et blanc.

Et je pars à l'arrêt de car, sans oublier mon sac.

Aujourd'hui serait un bon jour, mon dernier jour en tant que jouet. Tout ne peut être que positif !

Cross my heart and hope to die.Where stories live. Discover now