Chapitre neuf

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Chapitre neuf

« Oh, vas‑tu me laisser si insatisfait ? »

« Quelle satisfaction peux‑tu avoir cette nuit ? » Répondis-je.

« L'échange de nos vœux de fidèle amour. »

« Je t'ai offert le mien dès avant ta requête.

Mais je voudrais avoir à le donner encore. »

« Voudrais‑tu le reprendre ? A quelle fin, mon amour ? »

Jungkook s'approche de moi, récitant son texte de Roméo, me regardant dans les yeux.

Je le sentais mal.

Il commence à monter les marches pour arriver en haut du deuxième étage, notre lieu de décor pour la scène du balcon.

Ses yeux marrons cherchent les miens, ses paroles arrivent vers moi et je me sens mal un instant. Je commence à écouter les mots qui franchissent ses lèvres pleines, je commence à y trouver un sens. C'était beau, c'était romantique, c'était ce que j'aurais un jour aimer entendre : et ils sortent de la bouche du plus gros connard qu'y m'ait été donné de rencontrer.

« Allons, fenêtre, laissez entrer le jour et sortir ma vie. »


« Adieu, adieu ! un baiser, et je descends. »

Le brun était proche de moi, je jette un œil à mes camarades, ils nous regardaient tous tandis que notre professeur d'anglais notait des remarques, et des critiques. Je bégaie un peu ma dernière phrase, et mon Roméo prend ma main qui était moite. J'étais un peu trop rentré dans le jeu, et ça me faisait bizarre.

Il attrape une de mes mèches colorées coller à ma joue à cause de la pluie de ce matin, mon estomac ce serre et ce tort en tous sens sous son geste. Il colle son front au mien, mon cœur bat à tout rompre, ses cheveux effleurent mon visage, je frissonne.

Je regarde de nouveau les spectateurs, émerveillés, ils avaient oubliés un instant que c'était moi, Kim Taehyung qui se trouvait si proche de Jungkook. J'en remarque quelques un qui se rende compte de la situation, deux hommes proches sur un balcon, notamment le détestable et l'adorable.

Je le regarde dans les yeux, ses yeux si beaux, si différent, de la malice si cache brusquement, lui donnant un regard pervers. Il récitait quelque chose, mais ce n'était pas dans le récit.

Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il disait, j'étais perdu, mélangé entre la peur, mon ventre douloureux, mon cœur qui bat trop vite, mon air manquant, son corps si proche du mien, sa main dans mes cheveux, le regard des autres pesant sur nous, son sourire ravageur, sa taille.

Je ne cru comprendre qu'une phrase.

« Tu es à moi. »

Je me fige, un frisson me parcourt le dos, me donnant la chair de poule.

Je n'arrivais plus à réfléchir correctement, partagé entre le dégoût et mes tremblements.

Il s'approche encore, je n'ose pas me reculer, il me retenait fermement le bras, et nos lèvres s'effleurèrent lentement, avant d'établir un vrai lien. Je fus surpris, et totalement sous son emprise. Il pose sa main dans le bas de mon dos, souris contre mes lèvres qui tentaient vainement de s'en aller. Puis il se recule, et commence à rire, d'un rire amer avant de se pencher vers la cour, du haut du balcon, pour crier :

« Hey Kwang-Sun, tu vois, j't'avais dit que j'étais cap, tu me dois deux cents mille won mec. »

Quelques petits rires partirent avant que je ne reprenne mes esprits et ne comprenne ce qu'il venait de se passer.

Cross my heart and hope to die.Where stories live. Discover now