Chapitre quarante-trois

6.5K 622 207
                                    

Je m'assois sur le rebord muré d'un parterre de fleur violette, rabattant mes jambes le long de mon torse plat et dépourvu de muscles.

« Je suis tombé amoureux de lui. »

HoSeok s'accroupit devant moi, prenant son équilibre en appuyant ses doigts sur le chemin sableux. Au-dessus de nous, les lampadaires grésillent avant de s'allumer pour éclairer la capitale. Mon ami ne dit rien, il me toise juste. Puis ses lèvres laissent franchir un soupir, elles s'étirent en un petit sourire embarrassé.

« Dis quelque chose. »

- Je le savais.

Je gratte ma nuque. Je me sentais con, franchement.

« Merci de me l'avoir dit. »

Voilà deux semaines que je mettais une mise au point avec mes sentiments envers mon colocataire, depuis la fois où j'avais agi étrangement envers lui.

Depuis que j'avais compris mes sentiments, j'avais mis une distance entre JungKook et moi, de sorte à les étouffer, mais ça ne changeait rien. J'étais tombé sous son charme.

Je cache mon visage dans mes mains, avant de regarder la vue du parc. Séoul était une belle ville, les monuments sont visibles d'où nous étions. Je frissonne, j'étais couvert mais la fraicheur hivernale traversait tout de même mes vêtements.

« Je suis con. Tombé amoureux d'un mec qui m'a humilié, blessé. »

- C'est pas de ta faute. Puis, si je me mettais à la place d'une meuf, ce se serait surement passé comme ça. Enfin ça dépends car je n'apprécie pas vraiment ce mec mais bon. Les meufs, elles aiment les connards. Et je suppose que pour les gays, vous avez les mêmes goûts que les nanas.

- J'pense aussi. Et ce genre de mecs aime les pétasses.

- J'aime pas les pétasses, moi.

- Mais t'aimes pas les hommes. Alors je ne pense pas que JungKook, malgré ses conneries d'expériences, soit attiré par la sodo tu vois.

Il rit. Puis de but en blanc, je lui dis de nouveau à quel point je suis con. Et que j'aurais préféré l'aimer, lui, Jung HoSeok. Il continue de se marrer en disant que les sentiments ne se contrôlent pas. Je savais que mes dires n'aillent pas lui faire de mal, il ne m'aimait qu'en temps qu'ami et lui non plus, n'était pas homo.

« Tu comptes lui dire ? »

Je ne réfléchis même pas avant de lui répondre par la négative. Il se laisse tomber sur le sol, ses fesses touchant enfin le chemin poussiéreux.

« Pourquoi pas ? Après tout, tu y perdrais quoi ? »

- Il ne m'aime pas. Puis, il aime tant sa liberté.

- Tu vas regretter. Puis depuis qu'il cohabite avec toi, il a déjà ramené une fille ?

- Non.

- Donc il en a pas sauté une seule. Pour toi. Il est venu vivre chez toi. Il a arrêté de t'humilier. Il t'a accompagné à Daegu, il ment à ses amis pour toi, il t'a embrassé plus d'une fois. Que demander de plus ?

- Tu crois que...

- Oui. Pour moi, il est aussi amoureux de toi. Depuis quelques temps déjà. Tu m'as dit qu'il avait changé.

Il aurait changé : pour moi ?

Je pince mes lèvres en admettant ses faits. En même temps, c'est vrai qu'il y a des signes, puis il me taquine beaucoup. Mon portable vibre, je le sors de ma poche en essayant de faire le code mais mes jointures étaient glacées, je souffle sur mes mains avant de réussir à lire mon sms.

Cross my heart and hope to die.Where stories live. Discover now