Chapitre 3 Einherjar

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Duncan


Après le serment solennel, Odin laissa à sa fille le soin de m'expliquer les derniers détails. Tout en continuant à me faire visiter le Valhalla, Sieglinde me prodigua une multitude d'informations sur ma nouvelle vie d'Einheri. Une chose était certaine : j'allais avoir un planning chargé. Chaque matin, je devrais m'entraîner avec mes nouveaux compagnons sur la plaine d'Idavoll. Les après-midi seraient dédiés à des travaux divers pouvant avoir lieu au Valhalla ainsi que dans les villages environnants.

Sieglinde révéla aussi que si je me montrais à la hauteur et que je disposais de bonnes aptitudes martiales, je pourrais être amené à partir en expédition pour combattre les redoutables Jötnar et autres créatures du chaos. Nous avions droit à un jour de repos tous les 9 jours, ce qui serait une précieuse pause dans cette existence intense et exigeante.

Sieglinde conclut la visite par la forge du Valhalla, gérée par un nain de Nidavellir.

- Bonjour, maître Bargrim. Je vous amène le nouvel Einheri, annonça Sieglinde.

Le nain d'apparence robuste et habile, stoppa son activité , m'accueillit avec un regard scrutateur, évaluant déjà les besoins d'un nouvel Einherjar.

- Je vais lui forger une armure adaptée à son gabarit. Alors, Einheri, que souhaites tu comme arme ? Épée, lance, hache, masse d'arme ? Me demande Bargrim d'une voix rauque.

- Ma question est sans doute stupide, mais il n'y a pas d'arme à feu ici, vous savez les coupes papiers je préfèrerais éviter demandai-je avec une pointe d'embarras.

Bargrim poussa un soupir consterné suite à ma question, tandis que Sieglinde esquissa un léger sourire qu'elle cacha avec le revers de sa main.

- Ces humains... depuis qu'ils ont découvert la poudre noire, ils ne pensent plus qu'aux armes à projectiles... Écoute, mon gars, toutes les armes de ton monde sont inutiles contre les Jötnar*. Seul l'acier forgé au cœur du Valholl peut atteindre mortellement un Jötunn**. Donc, je répète, quelle arme veux-tu ?

- Je... euh... Sieglinde, que me conseillez-vous ? demandai-je, cherchant un avis éclairé.

Sieglinde sursauta légèrement face à ma question, visiblement surprise qu'on lui demande son avis, mais elle tenta malgré tout de me conseiller.

- Vous ne maîtrisez pas ce genre d'arme, mais ne vous inquiétez pas, vos entraînements quotidiens sont justement faits pour vous familiariser avec. Pour répondre à votre question, il n'y a pas de mauvais choix , cela dépend de vos préférences. La lance a l'avantage de permettre de livrer un combat à distance. C'est d'ailleurs l'arme de prédilection de mon père, de toutes mes sœurs et de moi-même. L'épée, elle, est polyvalente mais demande une certaine maîtrise. Les haches sont très prisées des combattants, car elles se maîtrisent rapidement. Et enfin, les masses d'arme sont parfaites pour leur pouvoir d'arrêt. Ces armes sont redoutables contre les Jötnar, mon frère Thor possède une arme de ce genre.

- Merci, Sieglinde... Je crois que je vais choisir l'épée.

- Parfait ! Quel genre ? Épée à deux mains, sabre, cimeterre, rapière ? interrogea Bargrim avec un enthousiasme évident.

Après de multiples soupirs et ronchonnements de Bargrim face à toutes mes questions, nous finîmes par nous mettre d'accord sur une épée de style européen comme dans les films de chevalier que j'affectionnais. Bargrim m'informa de revenir le lendemain, mon épée serait forgée et prête à être utilisée. Sieglinde me raccompagna dans ma chambre et me souhaita une bonne soirée. Désormais seul, je pus enfin décompresser. La journée avait été bien remplie entre ma rencontre avec un Dieu, un forgeron nain, ainsi que la visite du gigantesque palais. J'étais éreinté. Je m'installai sur le rebord de la fenêtre, laissant mon regard se perdre dans le ciel éthéré d'Asgard. Les souvenirs de ma vie passée se mélangeaient à la réalité fantastique dans laquelle je me trouvais désormais plongé. Comment allais-je m'adapter à ce nouvel univers fantastique ? Pourrais-je vraiment considérer Asgard comme mon nouveau chez-moi ? Depuis mon départ du monde des mortels qu'avait il bien pu arriver à mes frères d'armes, mes parents, mais surtout ma femme et notre futur enfant. Ma gorge se noua avec l'impression que je ne les reverrais sans doute plus jamais. La nuit tomba lentement sur le Valhalla, apportant avec elle le calme et la quiétude. Seul avec mes pensées, je savais qu'une nouvelle aventure débutait, et je devais trouver la force de me forger une place au sein de cette réalité.

Les amants du ValhallaWhere stories live. Discover now