Les amants du Valhalla

Chapitre 20 Renégats 2/3

Lokkju

Assis sur une chaise, je contemplais avec une certaine fascination la tête de la Valkyrie, séparée de son corps par ses anciens hommes. Finalement, mes efforts ont porté leurs fruits. Mais je me doutais bien que cher Odin n'allait pas laisser ce crime impuni. Il allait très certainement envoyer une réponse, et celle-ci serait d'une force à faire trembler les cieux eux-mêmes. Malgré tout, je restais confiant. Je voulais tester la force Asgardienne. Avec l'aide de ces imbéciles de Jötnar et de ces Einherjar, je comptais bien lancer ma petite expérience. Ça me permettrait de voir si le grand plan pouvait être lancé, ou si j'avais encore besoin de poursuivre mon travail de sape.

-Mais à toi, j'imagine que ces questionnements ne te concernent plus ? demandais-je à la tête devant moi.

Le meneur de ces Einherjar fit irruption dans la tente, m'observant un instant, se questionnant sur ce que je pouvais bien faire à parler avec la tête de la Valkyrie.

-Ils sont en route, je présume ? demandai-je, anticipant déjà la réponse.

-Oui, seigneur Lokkju... Les éclaireurs viennent de m'informer qu'il y a le dieu Tyr ainsi que les Valkyries Sigrdrífa, Skögul et Sieglinde qui font route vers notre position.

La présence des trois premiers nommés ne me surprenait pas. Tyr était officiellement l'héritier d'Asgard, et les deux autres étaient les aînées des Valkyries. Mais la présence de Sieglinde restait surprenante. Elle avait tué deux des descendants de mes enfants, mais elle restait une novice. Pourquoi le père de tout aurait-il envoyé cette gamine ? Peu importe, sa présence ne changeait pas mes plans. Je tenais une occasion unique de causer des pertes irréparables à Asgard...

-Et il y a autre chose... les 12 fauves sont avec eux, déclara-t-il, le teint aussi blanc que de la craie.

-Je sens votre peur, mon cher Slobodan. Ils sont redoutables mais pas immortels.

-Mais... en plus de 10 000 ans, personne n'a réussi à en abattre un seul... Il faudra peut-être reporter...

Ce lâche commençait sérieusement à m'agacer. Je lui donnai une gifle qui le fit vaciller sur le côté. Choqué, il resta muet quelques instants.

-Excusez-moi, seigneur Lokkju... Nous... nous allons mettre en place le plan comme prévu.

-Je préfère ça...

***

Duncan

En tête de l'avant-garde, nous sentions que quelque chose se tramait. Nous nous étions engagés dans un canyon, le genre d'endroit idéal pour une embuscade... Mais Tyr et ses sœurs en étaient parfaitement conscientes et de toute façon nous n'avions guère le choix, Jötunheim n'était pas connu pour ses paysages et relief plats. Le poing de Tyr se leva en l'air, et aussitôt la longue colonne d'Einherjar se figea.

À quelques centaines de mètres, je discernai deux Einherjar brandissant un drapeau blanc. Ils étaient sérieux ? Avec la mort d'une des filles d'Odin, ils pensaient pouvoir négocier. Tyr s'avança seul vers les deux renégats, semblant vouloir parlementer. À peine arrivé face à ces deux larrons, Tyr tira son épée et leur trancha la tête d'un seul geste, j'aimais sa façon de négocier avec ce genre d'ordure.