Chapitre 25 Décision

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Duncan


Le Sunnablot touchait à sa fin, un dernier banquet était prévu dans quelques heures, suivi du grand brasier. Mais en attendant cet instant, je m'étais discrètement éclipsé du Fólkvangr et du village environnant pour rejoindre la gigantesque forêt environante. Ce matin-là, Sieglinde, visiblement très nerveuse et anxieuse, m'avait demandé de la rejoindre à cet endroit lorsque le soleil commencerait à disparaître à l'horizon. J'ignorais encore de quoi elle voulait me parler dans un lieu si retiré mais je me disais que ce serait l'occasion pour que je lui dise ce que j'avais sur le cœur, Dame Freyja m'avait confortée dans mon choix et surtout donner l'étincelle de courage dont j'avais besoin.

Je marchais depuis près d'une demi-heure lorsque j'entendis le doux murmure d'une cascade. C'était un signe que je progressais dans la bonne direction. Me frayant un chemin à travers l'épaisse végétation, j'avançais avec détermination. Bientôt, je débouchai sur une petite clairière où jaillissait une cascade d'une dizaine de mètres de hauteur. À son pied, un modeste lac s'étendait, reflétant la tranquillité de son environnement. La lune et les étoiles qui avaient pris la place des rayons du soleil perçaient timidement à travers les frondaisons, créant un jeu de lumière magique dans cet écrin de verdure. J'étais émerveillé par la beauté naturelle qui se déployait devant moi.



Sieglinde était là, assise sur un rocher près du lac, s'amusant à tracer des arcs de cercle sur l'eau avec un bâton qu'elle avait ramassé. Lorsque ma main se posa doucement sur son épaule, elle sursauta légèrement, surprise de ne pas m'avoir vu ni entendu à cause du doux murmure de l'eau. Un sourire timide naquit sur ses lèvres, et elle me fit signe de m'asseoir à ses côtés. On resta ainsi coté a coté, tous les deux silencieux.

- Avez-vous trouvé facilement le chemin ? finit elle par me demander.

- Oui, j'ai commandé un Uber qui m'a amené ici en un clin d'œil, répondis-je avec un sourire en coin.

Sieglinde, se doutant que je tentais une nouvelle fois de faire de l'humour qu'elle ne pouvait pas saisir, me sourit et sa main finit par se poser sur la mienne. Une vague de chaleur m'envahit alors que je sentais sa douceur, mais en même temps, une pointe de confusion s'insinuait en moi. Nos regards se croisèrent brièvement.

- Duncan, vous êtes mon Einheri et mon housecarl depuis plus de trois ans maintenant... Je sais que vous aviez une vie et une famille sur Midgard. Croyez-moi, j'aimerais pouvoir vous rendre cette vie... commença Sieglinde, le regard empreint de compassion.

Ne sachant pas vraiment où elle voulait en venir, je pris sa main et la serrais avec douceur, cherchant un réconfort dans ce geste simple.

-Sieglinde, vous n'y êtes pour rien... Si je suis mort, c'est à cause de ces foutus miliciens... Au contraire, votre venue m'a offert une chance de... Sans vous, mon esprit aurait fini à Helheim, sans la possibilité de maintenir un contact avec ma famille, continuai-je, sentant l'émotion monter en moi.

-Je sais... Je transgresse les lois d'Asgard, mais je m'en moque complètement. Ça me comble de joie de voir votre visage s'illuminer lorsque je vous rapporte des nouvelles de votre ancienne femme et votre fils, répondit-elle, un sourire doux illuminant son visage.

-Et c'est pour ça que vous serez à jamais plus qu'une supérieure pour moi. Vous êtes une amie, je tiens énormément à vous plus que je le devrais... ajoutai-je, les mots venant du fond de mon cœur, exprimant une gratitude profonde envers cette femme qui avait changé ma vie après la mort.

Les amants du ValhallaWhere stories live. Discover now