Chapitre 15 Je ne vous abandonnerai pas !

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SIEGLINDE


Assoiffé, je fis une halte salvatrice au niveau d'un petit étang qui s'était formé grâce au ruissellement des eaux le long des parois de ce canyon. Après avoir étanché ma soif, je donnai quelques gorgées d'eau à Duncan. Il tenait le coup, mais pour combien de temps ? Marchant depuis un moment, les parois abruptes ne me permettaient pas de remonter en haut dans de bonnes conditions. Alors que je me mordillais le pouce à la recherche d'une idée, je sentis une main se poser sur ma cuisse, me faisant légèrement tressaillir avant de réaliser qu'il s'agissait de Duncan qui avait repris conscience. Il grimaçait de douleur au moindre mouvement, et je lui attrapai délicatement la main pour lui offrir un peu de réconfort.

- Vous avez un nombre important de fractures, Duncan, mais ne vous en faites pas, je veille, nous sortirons d'ici peu.

Il remua la tête, regardant autour de lui avant de poser à nouveau les yeux sur moi.

- Sieglinde... Laissez-moi ici.

- Duncan, ne dites pas de sottise, je ne vous abandonnerai pas ! déclarai-je en haussant légèrement la voix.

Duncan leva son autre main et la posa sur celle qui tenait son autre main. Bien qu'à peine perceptibles, je pouvais sentir ses doigts effectuer de petits mouvements sur le dos de ma main. Il me regarda droit dans les yeux avec un regard ferme.

- Je... je suis un poids mort. Laissez-moi ici. Sans moi, vous pourrez remonter à la surface.

- Duncan, vous êtes mon Housecarl, je ne peux pas vous laisser.

- Et vous, vous êtes une Valkyrie, Dame Sieglinde. Votre vie est précieuse, ma mission est de défendre Asgard. Si je dois mourir, je partirai avec la satisfaction de vous avoir sauvée de cette chute, conclut-il en resserrant ses doigts sur ma main.

J'étais sur le point de flancher, au bord des larmes, mais je me retins, détournant mon visage quelques instants pour qu'il ne puisse voir ma vulnérabilité. Reprenant mes esprits, je le fixai, posant mon autre main sur son épaule.

- Je connais les consignes, mais je refuse de les appliquer. Vous êtes un élément indispensable pour l'armée du Père de Tout... et pour moi... Duncan, je me répète, mais vous et moi sortirons d'ici ensemble, ou nous mourrons ensemble.

Duncan me sourit, mais finit par cesser de me persuader de le laisser seul. Il aurait voulu m'éviter une peine supplémentaire en marchant, mais les os de ses jambes en morceaux ne le permettaient pas. Nous nous sommes remis en route. Je transportais à nouveau Duncan sur mon dos, le maintenant en place grâce à une lanière de cuir que j'avais bricolée. La suite du trajet me parut moins difficile. Le fait que lui et moi puissions parler me donna comme un regain d'énergie et de motivation. Nous avancions ensemble, déterminés à surmonter les obstacles qui se dressaient devant nous.


***



Le canyon, déjà peu éclairé durant le jour, se couvrit de ténèbres lorsque les dernières lueurs du jour disparurent. Ne pouvant plus me déplacer de peur de provoquer une chute mettant Duncan en danger, je décidai de faire une halte. Le froid commença à nous assaillir, et il était impératif de faire un feu sous peine de mourir de froid. Jotunheim n'était pas réputé pour ses nuits douces. Laissant Duncan quelques instants dos à un rocher, je parcourus la zone à la recherche de morceaux de bois ou de tout ce qui pourrait servir pour allumer un feu.

Les amants du ValhallaKde žijí příběhy. Začni objevovat