Chapitre 35 Naneth

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Sieglinde


-Vanwë ! (A votre santé) Déclarai-je en levant ma coupe devant les membres de l'assemblée dans le grand hall.

-Vanwë ! répondirent-ils tous en chœur.

Grendel était mort. Une semaine s'était écoulée depuis que nous avions tenté de l'emprisonner. Après qu'il se soit arraché le bras, nous avons attendu le lever du jour pour suivre sa piste sanglante. Elle nous avait menés jusqu'aux terres des Dokkalfars, jusqu'à l'entrée d'une petite grotte qui semblait avoir servi de lieu de vie durant plusieurs années. Mais son corps avait disparu, ne laissant derrière lui qu'une flaque de sang. Les indices suggéraient que quelqu'un avait déplacé le corps. Avec les maigres troupes dont je disposais, nous avons ratissé la région pendant trois jours et trois nuits, en vain. C'était un échec cuisant. Je m'étais efforcée d'éviter de causer le moindre mal à Grendel, mais à présent, le mal était fait. J'espérais qu'il avait pu trouver un dernier réconfort auprès de sa mère.

De retour au fort, j'ai pris la décision d'informer Araphalon de la probable mort de son fils. Cette nouvelle semblait le laisser indifférent, ce qui ne faisait que renforcer ma haine et mon mépris pour cet homme. Ayant temporairement pris en charge les affaires seigneuriales de ces terres, j'ai immédiatement rédigé une missive à la reine Aeliana pour lui rendre compte de la situation. Sa réponse ne s'est pas fait attendre : elle était horrifiée et bouleversée par les détails que je lui avais communiqués sur la tragédie qui frappait les Dokkalfars. Il était évident qu'elle aussi ignorait les agissements de cruauté d'Araphalon envers cette population.

Quelques jours plus tard, elle se déplaça en personne et alla même jusqu'à se rendre en terre Dokkalfar, une première dans l'histoire d'Alfheim. Elle visita plusieurs villages pour voir par elle-même l'état de misère dans lequel vivaient ces gens. Elle alla même jusqu'à rencontrer le roi Nottbran, souverain des Dokkalfar, nouant ainsi pour la première fois de leur histoire des relations diplomatiques.

L'une des premières mesures symboliques de la reine fut d'ordonner le démantèlement du "seuil", un acte très fort qui permettrait aux Dokkalfar de se rendre comme bon leur semble sur les terres d'Alfheim. Aeliana leur garantissait de nouvelles terres qui seraient plus propices pour développer leur agriculture.

Ma mission était sur le point de s'achever. La reine avait fait emmener Araphalon Malekith pour qu'il soit jugé pour ses actes. Un nouveau seigneur avait été nommé par la reine, et nous devions attendre son arrivée le lendemain au cours de la matinée.

Depuis la fin du règne despotique d'Araphalon, le fort et le village semblaient avoir totalement changé. La population semblait revivre et la garnison semblait soulagée de ne plus avoir à servir un tyran. La nouvelle atmosphère respirait la liberté et l'espoir. Les rues, autrefois vides et moroses, étaient désormais animées par des habitants souriants et dynamiques.C'était comme si un poids oppressant avait été levé des épaules de tous, permettant à la communauté de retrouver sa vitalité et son élan.

Assise sur le trône de la grande salle, je contemplais tous ces visages empreints de festivité. Duncan, plongé dans une conversation animée avec des soldats Alfar, semblait lui aussi enivré par l'instant présent. Mon désir pour lui était devenu une véritable souffrance, une douleur douce-amère qui s'insinuait dans chaque fibre de mon être. Je ne lui avais pas encore parlé, mais une fois que je n'aurais plus la responsabilité de ces terres sur les épaules, je désirais ardemment que lui et moi puissions nous unir. Je voulais sentir ses mains parcourir mon corps, explorer chaque courbe, chaque creux, tandis que les miennes découvriraient les contours de son être. Ses lèvres sur les miennes, nos souffles mêlés dans une danse enivrante de passion et d'émotion. Les images que mon esprit imaginait à l'idée de connaître de façon intime Duncan me firent rougir légèrement, et mon cœur s'emballa dans ma poitrine. Je resserrai discrètement mes cuisses, sentant mon intimité s'échauffer lentement sous le feu de mes pensées les plus intimes.

Les amants du ValhallaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant