Chapitre 31 les territoires du Nord

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Duncan


Depuis notre départ, une atmosphère tendue et morose imprégnait notre voyage. La Reine nous avait généreusement offert une escorte composée du capitaine et de gardes de la Garde Royale d'Alfheim pour nous accompagner vers les territoires du nord avec promptitude. La transition fut frappante : nous quittâmes les magnifiques plaines verdoyantes et les vastes étendues de la forêt elfique pour entrer dans un paysage rocheux, rappelant fortement les terres désolées de Jötunheim.

Ce paysage morne me plongeait dans une profonde mélancolie, aggravée par le silence tendu de Sieglinde et des elfes qui nous entouraient. Je donnai un léger coup d'étrier à ma monture pour me mettre à son niveau.

- Dame Sieglinde, accepteriez-vous de m'en dire plus sur les Dökkálfar? lui demandai-je, veillant à adopter un ton formel, conscient de ne pas être seul.

Son regard réticent me répondit avant même qu'elle ne parle. Un soupir bref s'échappa de ses lèvres, mais elle finit par consentir à m'éclairer.

-Le peuple d'Alfheim est depuis toujours un allié fidèle d'Asgard et de Vanaheim... Cependant, lors des Guerres Ancestrales, un groupe d'Alf a choisi de trahir Asgard en pactisant avec les Jötnar et les forces du chaos, commença-t-elle, sa voix empreinte d'une lourdeur teintée de tristesse. "Vous connaissez l'issue de cette guerre. Les forces du chaos ont été vaincues, et père a souhaité punir les traîtres pour que leur infamie soit à jamais marquée sur leur corps pour l'éternité..."

-Que voulez-vous dire ? questionnai-je, intrigué.

-Père leur a lancé une malédiction, qui a transformé ces Alf, leur donnant une teinte grise à la peau, des yeux rougeâtres et des cheveux d'un blanc immaculé, expliqua-t-elle. "Vous vous doutez qu'avec une telle apparence, ils ne pouvaient plus se cacher de leurs semblables. Depuis cette époque, ce sont des parias qui vivent dans une zone que l'ancien roi leur a accordée."

-Oh, je vois. Et depuis cette époque, ils se tiennent tranquilles ? demandai-je.

-Ce sont des rats, des misérables qui pillent et massacrent tout sur leur passage, répondit-elle avec amertume. "Les territoires du nord sont la zone la plus militarisée d'Alfheim en dehors du passage du Bifrost."

-C'est surprenant de vous voir aussi... commencé-je, mais elle m'interrompit.

-De nombreux membres de la famille de mon oncle sont morts à cause de ces misérables. Hilda et moi avons été témoins de leur sauvagerie d'au plus pret, dit-elle d'une voix empreinte de colère. "Si ça ne tenait qu'à moi, je les aurais tous exterminés."

-Même les non-combattants ? Cela ne vous ressemble pas, Dame Sieglinde, fis-je remarquer, surpris.

-Duncan, comprenez que ce sont des bêtes. Ils n'ont rien à voir avec les Alf que vous connaissez, répondit-elle d'un ton sérieux. "C'est une des choses que je reproche à mon père. Il interdit formellement à quiconque de les exterminer, arguant que leur malédiction est un sort pire que la mort. Mais je ne partage pas son avis."

Je réfléchis un instant avant de répondre, prenant conscience de la lourdeur de la situation. "Je comprends. Quoi qu'il arrive là-bas, vous pourrez compter sur mon épée," assurai-je, lui offrant un regard doux pour dissiper sa mine sévère.



***

Les amants du ValhallaWhere stories live. Discover now